Une discussion intime avec le Sieur Gainotus...

Le Vicomte de Razard avait convié son ami Gainotus à une discussion à deux, au 13 rue du Four, là où les radicaux et les socialistes avaient l'habitude de se retrouver... Aujourd'hui n'étant que deux à se retrouver, ils ne craignaient rien. Mais ceci devait se faire discrètement lorsqu'ils étaient plus nombreux. Le Vicomte de Razard serra la main à Antonius Gainotus lorsque celui-ci arriva, puis ensuite commença de franco à lui parler :

- Cher ami. Les élections ne sauraient tarder, elles auront lieu d'ici deux mois environ. Il nous faut nous y préparer, or nous manquons cruellement de moyens de propagande pour faire connaître nos idées aux ouvriers, au Peuple des campagnes, abreuvés tous autant qu'ils sont par la féroce et très efficace propagande impériale.
Je me disais donc que nous pourrions commencer par fonder un organe de presse, qu'en dîtes-vous ?

Antonius écouta le vicomte parler et dit:
"Oui vous avez raison il faut faire connaitre nos idéaux aux ouvriers pour qu'ils gagnent les éléctions.Un organe de presse?Je suis d'accord mais ne seront nous pas interdit avec le Code de la presse?

Le Vicomte fut étonné :

- Pourquoi serions-nous donc interdits par le futur Code de la Presse ? Interdit-il la constitution d'un organe de presse à grand tirage d'opposition ? Je ne le crois pas, et vu qu'il va être amendé dans un sens un peu plus libéral il y a encore moins de chances qu'il ne le fasse.
Vous savez, aux futures élections législatives il nous faudra de bons appuis. Et le Gouvernement ne peut pas d'un compter promettre une libéralisation politique et de l'autre nous empêcher de créer un organe d'opposition...

"Oui je n'y avais pas pensé.Eh bien j'espere qu'avec un organe de presse nous aurons plus de chance de convaincre les ouvriers.Ne peut on pas penser a faire des campagnes ou des discours dans les bas quartiers pour les assurer que notre programme est le meilleur pour eux?"

- En effet. Vous êtes l'avenir de ce mouvement vous devriez y aller ; ce n'est pas mon rôle, ce n'est pas le mien nous en conviendrons.
Bien, si vous êtes d'accord nous créerons un journal de propagande pour nos idées. Nous serons tous actionnaires, ouvriers typographes, rédacteurs comme patrons. Une entreprise collective, une coopérative en somme. Qu'en dîtes-vous ? Et le nom ? Vous avez des idées ? Pour moi je pensais à quelque chose qui pouvait montrer notre appartenance à nos idéaux démocratiques et... (il baissa la voix) plutôt républicaines.

Il fit un clin d'œil à son interlocuteur.

-Et bien d'accord je ferais les discours mais j'esere que vous m'aiderez a les préparer car vous avez plus d'experience que moi.our le journal je suis tout excité de faire partie de cette aventure:la première entreprise collective!Pour le nom je pense a L'Ami du Peuple ou le Changement mais je ne suis pas très inspiré.Mais dites moi vos idées de titres.