Audience auprès de monsieur le ministre

Armand arrivait comme prévu et se présenta dans le hall d'entrée :

- Monsieur, j'avais ce jour une audience avec Son Excellence le ministre de la Couronne de Sa Majesté l'Empereur. Je suis Armand de La Croix de Salignac, comte de Salignac.

En ce grand hall austère, se tenait, l'arrière-train savamment poser sur une chaise, un secrétaire. Assis devant un bureau remplie de paperasses éparses et dénuer d'importance, l'homme d'age mur leva la tête et vit la tête du noble replanté en son pays. Il ne daigna pas lui accorder une quelconque attention avant que son cerveau, présentant semble t-il déjà des signes de fatigue mémorielle, ne lui rappelle que ces mains reçurent la lettre du dit noble (et pour cause, il y avait l'adresse de l'expéditeur.)

D'un seul homme, et par un craquement d'os à la fois léger et sec, il se leva et s'en alla dire au comte d'une voix sûr et bien poser (et enroué par le grand âge se faisant déjà sentir.)

-Si monsieur le Comte veuille bien se donner la peine de me suivre.

Le secrétaire commença à marcher vers un grand escalier marbré, comme ont pourrait en trouver dans des hôtels de noble suppôts d'ancien régime. Alors que l'ascension du dit escalier commencer, l'activité devenait plus fréquente, normal les gens revenait de leurs pause de midi. Ainsi durant la montée des marches, trois officiers haut gradés, un huissiers charger d'un volumineux dossier accompagné de deux gardes et des représentants d'organismes coloniaux venue débattre de la situation en Alaïenie ont croiser la route du secrétaire et du noble. Une fois l'étage atteint, le secrétaire passa la main à un huissier. Ce dernier invitant le Comte à le suivre, ils passèrent dans ne nombreux couloirs et anti-chambres. Ainsi donc de fil en aiguille et d'anti-chambre en salles des pas-perdues, l'huissier amena le Comte dans une dernière pièce plus petites que les autres. Il fit passer un mot à un collègue assis à un bureau d'apparence sobre et élégant et il s'en alla. Le deuxième huissier de leva, ouvrit la porte et annonça avec le même accent de ces méridionaux turcosinophobes que l'on nomme avarois.

-Monsieur le Comte de Salignac !

Ledit Comte entra dans le bureau ministérielle. Le ministre s'y trouvait, lisant le monde impérial et ne prétant guère d'attention au Comte jusqu'à ce qu'il range son journal. Il releva la tête prit une feuille et une plume, nota quelques choses. Puis dirigeant sa tête vers le Comte ...

-Si vous voulez bien vous donner la peine de vous asseoir. Lança le ministre avec un ton de voix quelconque. Si vous avez décider de venir ici, c'est que vous avez une bonne raison. Expliquez-les moi dans le détail, je n'ai pas tout mon temps pour vous demandez des précisions sur vos desseins.

Armand commença :

- Votre Excellence, si je suis venu ici, c'est dans l'espoir de trouver un travail. Ayant fais des études de droit en Avaricum lorsque mon père y était encore ambassadeur, je pense pouvoir assurer une charge dans votre ministère, mais, sachant que dans notre nation rénovée rien ne s'obtient par la naissance, je souhaite mériter cette charge. J'aime beaucoup la diplomatie. Peut-être avez-vous un poste à me proposer ?

Peu convaincu du discours bref du noble, le ministre fit la moue, suivie d'un long soupir. On pourrait y rajouter un râle de désespoir plus une lamentation mais le stoïcisme éclatant de virilité ministérielle retenant ce dernier de faire les deux dernières actions, celui-ci se contenta d'imaginer une réponse, quand soudain ...

CLAP DZIIIIG TOING COUCOU TOING DZIIIIG CLAP !

Le coucou de l'horloge du bureau ministériel hurla la demie-heure passée et fit se dresser les cheveux du ministre sur sa tête ainsi que le cœur, mais cela fût moins visible. Toujours de marbre, choqué, outré, indigné, dégoûté, à la limite de régurgiter le cassoulet braserellien du midi, il s'en allait pour lancer une vive injure à la machinerie infernale qui le désarçonna dans sa réflexion. Il se saisit de sa canne et comme si il voulait aller frapper le Comte frappa violemment sur sa table en chêne massif des monts-rouges. La réaction immédiate fût l'entrée d'un huissier.

- Faites-moi penser à lancer cette immondice du Styx au travers d'une fenêtre, et si possible avec un socialistes en dessous.

- Euh ... bien monsieur le Ministre.

L'huissier referma tout doucement la porte, craignant une réaction secondaire qui serait fatale à toute personne présente rien que dans le ministère.

- Je hais les socialistes, ce ne sont que des merxistes planqués derrière des sourires d'anges, mais ils vous attendent au coin de la rue pour vous dépecer d'une de votre or, deux de l'impériale personne qui nous gouverne, et trois, de nos femmes.

Le ministre se ressaisit et se mit à réfléchir un moment, l'allure élégante de la pièce ne lui donnait guère d'inspiration, il pensa même à rappeler l'huissier pour changer sa commande, un avarois sous l'horloge, un guysenvalois ne serait pas de trop.

- Comme vous souhaitez un poste en diplomatie, il est primordial d'avoir une bonne connaissance des langues, je vous propose donc de poursuivre cette entretien avec différentes langue.

Le ministre inspira un bon coup, s'accouda sur sa table et lança avec un petit rictus sadique à peine visible.

-Comme vous le zavez zertainnement, le Zollernberg est t'une priorité importante pour le futur des relazions diblomatiques avec le Belondor. Malgré le fait que peu de zollernois nous z'aprézie guère, de bonnes relazions même avec ces gens la ne zeraient pas de trop.

Cela dit, Kar le Krassland n'est pas à sous-estimer kan ont sait ke ces rustres vivent unikement dans l'eau pollué de la krasee, j'ai longuement réfléchie à l'éventualité de placer avek l'akkord de ces derniers, une base navale pour notre flotte.

Avſtre poinct important & non des moindres, il est d’importance capitale de garder Avaricvm av titre de premier allié dv Belondor. Ces chienlits d’avarois se prenant povr les maitres dv monde devront cependant apprendre à partager sy il tienne à ne poinct eſtre eſcraser par noſtre leſgion.

И, наконец, на Слаpоссии России важно, несмотря на незаконное правительство нам сохранить нашу влиянием Хирона, и найти способ поставить царя или она должна быть.

Ce petit tour du monde des langues parlées par le ministre avait de quoi laisser sur les fessiers cuistres et bien-nantis, infoutue de faire quelques choses de leurs vies. Il fixa le Comte, espérant un éclair de réponse de son cerveau, et plus accessoirement de sa bouche.

- Je peux savoir pourquoi vous avez fait ça ?

La question du ministre n'était pas anodine, bien au contraire...

- Si vous tenez vraiment à ce que je vous engage, il vous faudra m'obéir. Au doigt ! Et la l'oeil ! Lança le ministre en haussant légèrement le ton comme pour accentuer l'effet dramatique. L'avis du ministre sur le noble commençait à s'effriter sérieusement.

- En ce moment je ne vous trouve guère diplomatique, vous n'avez que peu de discours bien construit, et qui plus est vous vous levez sans m'en demander l'autorisation. Vous avez une bonne connaissance des langues, si vous daignez faire plus d'effort dans ce domaine, peut-être que vous auriez pue avoir quelques choses. Si je vous envoie en mission quelques part, je suis sûr qu'en retour, nous aurons une armée de fou furieux sanguinaire à nos portes. Excusez moi mais je trouve ça ... débutant. Si je récapitule vous demandez un poste bien au-delà de vos compétences, je le refuse catégoriquement, et je ne peux que vous indiquez la porte de mon bureau ...

Le visage du ministre se changea en marbre et de la main gauche, il désigna la porte de son bureau, et de la droite, il frappa avec sa canne. Le même huissier que tout à l'heure entra (sur la pointe des pieds).

- Raccompagnez monsieur à la sortie.

- C'était de l'humour, monsieur, certes, de mauvais goût, mais de l'humour quand même. Je ne vous permet pas de me prendre pour un imbécile ou un fou, ministre ou pas. Que vouliez-vous que je vous dise ? Peut-être fallait-il ramper pour plaire à Son Excellencissime, et bien pas moi !!! Je pense qu'un diplomate doit savoir être directe. Je vous souhaite tout de même la bonne journée, Excellence.

Armand regarda le ministre avec un profond respect, et voyant l'huissier :

- Je n'ai pas besoin d'être accompagné, je connais la sortie, fit-il sèchement.

Armand partit.