Demande d'audience auprès du Ministre

Nombre de messages : 3 Age : 44 Date d'inscription : 07/07/2011

Le Chevalier de Beauffret était arrivé en calèche à Elbêröhnit. Les grandes rues dessinées par les ingénieurs impériaux avaient une majesté digne de figurer en peinture. La Grand Place où se situait le bâtiment du Ministère de la Couronne était le siège, ce jour là d'une sorte de défilé militaire qui impressionna d'autant plus le Chevalier. Celui ci mit pied à terre après qu'on eût déplié le marchepied. Les colonnes qui encadraient la lourde porte ajoutaient une délicate puissance à la grandeur. A l'huissier qui s'avançait vers lui, Amaury de Beauffret tendit la même lettre qu'il avait déjà donné à la capitainerie du port cinq jours auparavant.

Citation :: De Son Excellence Antoine d'Autricum-Bourgondes, Prince d'Aldarnor

à

Son Excellence, Monsieur le Ministre des Relations Extérieures

Nous, Antoine d'Autricum Bourgondes, Prince d'Aldarnor et Grand Maitre de Saint Nathanaël d'Yrusalem, sollicitons de Votre Excellence, une audience pour le Chevalier Amaury de Beauffret à qui nous avons confié l'honneur de rencontrer Votre Excellence. Il serait important, Monsieur, que vous voulussiez croire à l'importance de la mission dont le Chevalier s'est aquité par notre volonté.
Ainsi, et quand il vous plaira, le Chevalier de Beauffret se tiendra à la disposition de Votre Excellence.

Veuillez croire, Votre Excellence Monsieur le Ministre, à l'assurance de mon profond respect.

Antoine

Le Ministre de la Couronne, en charge des armées et de la politique extérieure de l'Empire, également Grand Moff des Armées Impériales, avait été prévenu de l'arrivée à Elbêröhnit, trois jours auparavant, du Sieur Amaury de Beauffret, envoyé par le Grand Maitre de l'Ordre de Saint Nathanaël d'Yrusalem en mission officielle. Il l'avait alors prévenu qu'il le recevrait lui-même au 6, Avenue Ruginel, trois jours plus tard.

Les trois jours étaient passés et, au jour prévu et à l'heure convenue, le représentant de nationalité aldarnorine s'était présenté au Ministère de la Couronne, demandant à être reçu par le Grand Moff. Il en fut donc ainsi après quelques minutes d'attente dans l'antichambre du cabinet ministériel. Il fut alors invité à rentrer dans le monumental bureau du Ministre puis, après avoir serré la main du Ministre, à s'assoeir :

- Enchanté de faire votre connaissance, Monsieur de Beauffret, vous avez demandé en tant que représentant de votre ordre à me rencontrer, et je suis à vous pour une bonne demi-heure désormais. Avez-vous fait bon voyage ? Souhaitez-vous un verre de vin ? J'ai toujours une bonne bouteille d'Ardanie...

Nombre de messages : 3 Age : 44 Date d'inscription : 07/07/2011

Le Chevalier de Beauffret s'était humblement incliné devant le Ministre et, s'étant présenté puis assis, il parla :

Je suis moi même enchanté Excellence. Je vous remercie d'avoir bien voulu me recevoir si prestement. Je ne boirai pas en votre compagnie Monsieur le Ministre, la Règle de mon Ordre ne m'autorise pas à boire du vin en dehors des offices et des repas.
Si je suis venu jusqu'au Belondor c'est pour une raison simple. Vous ne l'ignorez pas j'imagine mais, depuis quelques temps il y a une recrudescence politique et religieuse de l'Eglise Zoorthodoxe en terres d'Aldarnor. Le bras armé de l'Eglise qu'est l'Ordre de Saint Nathanaël d'Yrusalem n'échappe pas à cet élan de ferveur.
La charge qui est celle de l'Ordre est d'assurer la défense et la protection des terres zoorthodoxes et d'en organiser l’expansion lorsque cela est nécessaire. L'Ordre est de plus en plus puissant au sein d'Aldarnor ; L'élection récente d'un nouveau Grand Maître, le Prince d'Autricum-Bourgondes en est la raison principale. En effet, il sait reprendre les rênes de notre confrérie et sait lui redonner ses lettres de noblesses. le Haut Conseil de l'Ordre a donc décidé de promouvoir l'ordre dans les différentes pays à majorité zoorthodoxe. Il est temps pour l'Ordre de protéger et d'apporter son savoir. Pour cette raison, et au nom du Grand Maître, nous sollicitons auprès de Sa Majesté, du Clergé belondore et de vous même, l'autorisation de bâtir une commanderie permanente de l'Ordre, qui hébergera une garnison, un dispensaire et une école gratuits tous deux.
Pensez-vous Excellence que Sa Majesté serait d'accord avec ce projet?

Plus le Ministre écoutait son interlocuteur plus il paraissait évident à ses yeux que l'Ordre par lequel il était mandaté en mission au Belondor se voulait être un État dans l’État, chose que le Grand Moff ne pouvait permettre, fidèle à la politique impériale. Gardant quelques instants le silence, il choisit soigneusement ses mots pour répondre au Sieur de Beauffret :

- Concernant la création d'un dispensaire et d'une école libre, le mieux serait certainement que vous entriez en contact avec l'Eglise zorthodoxe belondaure. Je pense que c'est le plus approprié de toute façon, afin que celle-ci ne perçoive pas votre... implantation... au sein de notre pays, qui ne vous connaissait pas jusqu'alors, comme une... agression.

S'arrêtant un instant, regardant dans les yeux l'Aldarnorin, il continua :

- Il n'est en revanche pas question qu'une garnison militaire autre que de l'armée belondaure existe sur notre sol. Je me vois donc dans l'obligation de vous donner un refus catégorique pour cette requête.

Le propos était clair. Le Belondor n'était pas l'Aldarnor et ne tolérait pas d'autres forces armées que les siennes. Il termina sur l'école libre :

- Pour l'ouverture d'une école libre, il vous sera nécessaire de vous soumettre aux conditions édictées par le Code de l'Instruction, lequel fixe les droits et devoirs des écoles libres, c'est-à-dire d'initiative privée, au sein de notre Très Grande Nation. Ceci étant, et connaissant les volontés de Sa Majesté, je ne doute pas une seule seconde que vous aurez l'appui du Gouvernement dans cette entreprise qui ne pourra que permettre de faire reculer encore un peu plus l'ignorance.