[RP 1] Vers l'arrestation de traîtres ?

Suite :


- Etzel de Varsalance : Le Duc et Ministre Etzel de Varsalance, reçoit la visite du Directeur Nathaniel Jicosine au sujet du mariage entre son cousin au second degré et l'infante d'Hollyade ; visiblement surpris, ce dernier se propose d'aider le Ministère de la Couronne en vue de faire toute la lumière sur cette histoire. Échappant à une arrestation en raison de ses fonctions, il est cependant sommé d'annuler ses rendez-vous et de rester chez lui le temps que l'Empereur et l'enquête ne décident de son sort.

- Anna de Varsalance et Consorts : Dans la campagne proche de Varsalance, la Duchesse reçoit pour le dîner. Néanmoins, les informations venant d'Elbêröhnit et la présence de deux agents des Services Spéciaux au sein du chef-lieu ardanien conduisent le Commissaire Glibert Yovien à l'arrestation des membres de la famille ducale ; si Anna de Varsalance et son fils sont arrêtés, ils n'arrivent cependant pas à mettre la main sur Guillaume de Varsalance, futur marié et premier concerné par cette enquête. Ainsi, tout le monde espère que dans les bureaux du Ministère de la Couronne, les deux suspects en apprendront plus aux agents des Services Spéciaux.

32 Sibenine 2711, Secrétariat aux Services Spéciaux.

Huit jours après l'arrestation d'Anna de Varsalance et de son fils Izo, les deux suspects étaient enfin arrivés à Elbêrohnit en vue d'être entendus par le Directeur Jicosine ainsi que par l'Empereur, si ce dernier en émettait le souhait.

Dans un rapport adressé aux enquêteurs du dossier, le Commissaire Glibert Yovien, qui avait procédé à l'arrestation et à la détention provisoire des deux suspects, souligna à plusieurs reprises l'absence de nouvelles provenant de Guillaume de Varsalance et tenait à indiquer que les suspects arrêtés n'avaient à aucun moment voulu collaborer ; bien évidemment, ce dernier se retranchait derrière un mutisme sans faille plutôt qu'avouer que ses méthodes n'étaient pas les bonnes afin de faire dire ce qu'il voulait savoir. En annexe du rapport, se trouvaient plusieurs décharges ainsi que des notes adressées par les agents sur place qui faisaient part de leur manque d'informations quant à la localisation du jeune homme.
Bien évidemment, tout avait été consigné dans le plus grand soin et personne n'avait eu vent de l'existence de ces documents, mis à part l'agent qui veillait à conduire les suspects jusqu'à leur geôle.

Lorsqu'elle fut appelée par le Directeur Jicosine en vue d'être entendue, Anna de Varsalance se trouvait dans une cellule digne des romans naturalistes ; une couche de paille en guise de matelas, une planche en bois en guise de sommier, une cruche d'eau ainsi que du pain pour l'alimentation et un pot de chambre pour les besoins naturels, la seule lumière qui lui parvenait était une lampe à huile posée non loin de sa cellule, éclairant faiblement la vastes salle où les barreaux métalliques se succédaient. Par ailleurs, en vue de rendre les interrogatoires plus aisés par la suite, la duchesse avait subi un châtiment hautement désagréable, chaque deux heures, un garde-chiourne venait frapper à ses barreaux et éclairait la geôle de sa lampe à huile, chantonnant à tue-tête des chants paillards ; le but de la manoeuvre était naturellement d'empêcher la détenue de dormir et de la garder ainsi dans un état de fatigue prolongé, la rendant bien moins réceptive et donc plus vulnérable lorsque viendrait son tour d'être interrogée et entendu.
Tout avait été fait pour qu'elle se trouve tout à fait déboussolée, pour qu'elle n'ait plus de repère temporel. Il aurait pu s'être passé quelques jours comme plusieurs semaines dans sa cellule, les rations de nourriture étant volontairement données de façon aléatoire, en vue de déboussoler les détenus au maximum. Ainsi, lorsqu'elle fut conduite dans une salle située à l'étage, aucune lumière naturelle ne lui était donnée à voir, l'empêchant ainsi de savoir s'il faisait jour ou nuit au dehors ; néanmoins, les gardes et agents qui la croisaient étaient tous rasés de près, comme il l'était attendu d'eux.
Poussée dans la salle cloisonnée et installée sur une chaise en bois au dossier raide, on lui annonça simplement qu'elle serait rejointe sous peu, avant que la porte en fer ne soit refermée dans un bruit assourdissant.

Laissée ainsi plusieurs heures, deux hommes entrèrent dans la salle et se présentèrent à elle comme étant au service de l'Empereur ; l'un se prétendait être Directeur des Services Impériaux d'Espionnage et du Renseignement et l'autre un Adjoint au Ministre de la Couronne. Tous deux étaient richement vêtus et sentaient bon l'eau de toilette. Tirant chacun une chaise faisant face à la duchesse, le plus jeune, laissa son aîné débuter, permettant ainsi de comprendre qui était aux commandes de tout ceci :

" Dame de Varsalance, j'ai deux annonces à vous faire. La première est que Sa Majesté en personne a été avertie de votre présence dans nos locaux et devrait venir vous interroger s'il en ressent le besoin et la seconde est que nous avons réussi à arrêter votre petit fils, il devrait être conduit d'ici peu dans nos locaux en vue d'être lui aussi entendu. "

Un sourire satisfait s'affichait aux coins des lèvres du "Directeur" tandis que l'autre homme était impassible, fusillant du regard la duchesse. Monsieur Jicosine reprit immédiatement :

" Il va sans dire que votre fils aurait fait un moins bon officier que beaucoup d'autres et que s'il eut été en possession d'informations cruciales, le premier interrogatoire un peu poussé, l'aurait fait parler avec l'aisance d'un gentilhomme. "

Indiquant d'un signe de tête une bassine d'eau située dans un coin de la pièce, tout était assemblé pour faire croire qu'Izo de Varsalance avait donné assez d'informations afin de permettre l'arrestation de son fils plutôt qu'il n'ait à subir des supplices aussi longs que douloureux.

" Comme il n'est pas dans mes habitudes de passer directement aux discussions physiques, je préfère que vous m'expliquiez directement par quels moyens vous vous êtes rendue dans le Grand-Duché d'Hollyade et quel but avait ce mariage sinon de provoquer la honte de l'Empire. Si les réponses nous satisfont nous viendrons sûrement à réfléchir à une détention moins désagréable, avec des plats plus raffinés et un repos plus conséquent. "

Malgré un charme montrant une grande classe, le Directeur Jicosine était quelqu'un de particulièrement efficace lorsqu'il était question d'obtenir les réponses à ses questions, n'hésitant pas à employer des méthodes musclées en vue d'entendre ce qu'il voulait. Par ailleurs, un assistant du Ministre de la Couronne étant présent avec lui, il avait toutes les garanties pour que l'enquête évolue dans son sens, le plus rapidement possible.


Pendant ce temps, Izo de Varsalance était lui aussi emmené dans une salle d'interrogatoire, ayant subi le même sort que sa mère et attendant patiemment son tour. Étrangement, il n'avait pas été interrogé en premier, les agents pensant sûrement que l'âge de la duchesse ainsi que les conditions de sa détention auraient raison d'elle plus rapidement.

Anna de Varsalance fut plus rien. La fierté et arrogance d’antan avaient disparus. Son visage, jadis remplit de vie ardente fut plus qu’un crâne amaigrit par les tourmentes qu’on l’avait fait subir. Ses cheveux avaient blanchit et ses membres furent maigres et faibles par le manque de nutrition. On lui avait donné du pain, mais celui-ci fut tellement dur qu’elle s’était brisée maintes dents avait de perdre espoir de pouvoir le manger. L’eau fut aussi mauvaise, qu’elle avait à la place d’aider le corps à vivre, empoissonné celui-ci. Si on aurait du donner image à la mort, alors ce serait bien elle qu’on aurait peint.

Les jours sans sommeils avait détruit son esprit, ses yeux rouges furent qu’un symptôme d’une destruction ayant atteint tout le corps. Les longues heures d’attente dans cette salle sans eau avait fait disparaitre les dernières maigres réserves d’énergies qu’elle avait su sauver et elle fut donc au bout. Elle ne sentait plus son corps, elle n’entendait les voix que comme des échos venant d’un autre Monde. Sa vue s’était restreinte à une vision difforme des choses.
Assit sur sa chaise, elle avait le regard vers le sol, trop épuisé pour tenir la tête en haut, trop las de vivre. Sans sommeil, sans nourriture et maintenant sans eau, elle fut ruinée et détruite.

Qu’avaient-t-ils cru ? Qu’ils auraient pu faire subir à une femme d’aussi haut âge tant de supplice sans que ceci provoque des séquelles irréversibles ? Ils avaient usé de la brutalité, de la violence et de leur esprit bestial pour détruire cette femme, épouse d’un défenseur de l’Empire, dans le vain espoir de pouvoir à travers la violence trouver la vérité. Bêtes immondes que vous êtes, voyez votre crime ! Voyez comment vous avez usé contre la plus noble des humains, la violence la plus animale ! Ainsi vous êtes des serviteurs de l’Empereur ? Quel homme peut employer des bêtes, sans en être lui-même une ?

On lui parla de son petit-fils et on lui déclara mensonge. On lui dit que son petit-fils fut prit, dans l’infâme croyance que ceci briserait sa résistance et ouvrirait le coffre de la vérité à eux. Certes, ils avaient brisé mais rien d’autre que la vie non le secret! Anna de Varsalance réussit à entendre cette nouvelle. Elle entendit les mots infernaux déclarant que tout fut perdu, que tout espoir fut nul que le sacrifice fut vain. Soudainement, en guise de réponse, les dernières sources d’énergies se réunissaient dans son corps, les dernières forces pour l’ultime combat, pour faire lever la tête d’Anna et la permettre de regarder dans les yeux de ses bourreaux et déclarer avec le sang jaillissant de sa bouche dans la langue des Dieux avec chaque fois moins de puissance et en combattant pour chaque syllable.

« Detestor…vos…detestor…terra belondi…..de..te..stor...Im..e..r..i..um…dum….ju…sti….c….ia……..fa……..cit »

Ceci dit, elle n’avait plus raison de vivre. Tout fut perdu, son rêve fut brisé quand elle cru que son petit-fils fut prit. Plus d’espoir, plus de raison d’exister. Son corps se détendit donc après la malédiction prononcée et son âme quitta sa demeure en flamme et en ruines. Les yeux de la Duchesse se vidaient, la lumière s’éteignait.

Son âme quitta le Monde et rejoignit non les Dieux zorthodoxes mais le vrai Dieu, son créateur, pour se fusionner à lui et devenir un avec le Dieu. Bientôt, une fois la fusion achevée, son âme entamera une nouvelle aventure mais plus dans un Monde basé sur deux chiffres mais dans l’esprit même de son créateur en vivant une vie heureuse et dépourvu de la peine qu’on l’avait infligé sans raison.

Les bourreaux, eux, restaient avec un corps mort et un secret dont la dernière clef possible pour le briser fut Izo.

Lorsque la duchesse s'éteignit, en même temps que ses secrets, un silence malsain s'installa dans la salle d'interrogatoire. Les deux hommes n'échangèrent aucun regard, toute leur attention étant portée sur la seule phrase qu'Anna de Varsalance ait eu le temps ou le courage, de prononcer ; ce mutisme n'entachait nullement leur professionnalisme et tandis que le Directeur Jicosine notait dans son calepin les mots de la duchesse avec un crayon de carbone, l'assistant du Ministre de la Couronne tira une montre à gousset ' Mystel ' et y lut à voix haute l'heure :

" Heure de la mort du suspect Anna de Varsalance : 10 heures 37. "

Le Directeur du service nota alors à la suite quatre chiffres ponctués par un tiret ; le formalisme cryptographique étant toujours de mise. Ainsi, alors qu'ils pensaient pouvoir tirer d'elle quelque information intéressante, ils se retrouvaient avec un maigre indice qu'était la haine qu'éprouvait la vieille femme envers les agents belondaures voire même envers l'Empire tout entier. Peut-être étaient-ce les paroles du désespoir mais jusqu'à son dernier soupir, elle semblait tout à fait lucide, preuve de son dégoût véridique, ce qui ne pouvait que confirmer les conjonctures premières de la part des Services Spéciaux.

Alors que l'assistant du Ministre de la Couronne se levait en vue d'informer les gardes du décès de leur suspect, Jicosine eut une idée qui lui sembla sur l'instant lumineuse :

" Attendez avant d'enlever le corps de la pièce, je vous prie. Je crois que nous aurons plus à tirer de son fils en montrant le corps sans vie de la duchesse. Et s'il se renferme un peu plus, il sait évidemment à quoi s'attendre. "

Une nouvelle fois, ce sourire perfide, malsain et réellement malvenu orna le visage rayonnant de l'agent spécial, visiblement habitué à aller chercher l'information même avec des procédés d'un autre âge. Ne disait-on pas qu'il valait mieux la mort que les interrogatoires des services spéciaux ?
Visiblement peu concerné par les risques que pourrait causer la vue du corps défunt de la part d'Izo, l'assistant acquiesça et alla demander à ce que l'on apporte à brancard dans la salle d'interrogatoire. Les gardes en faction devant la porte hasardèrent un regard et remarquèrent le corps inerte de la duchesse avachi sur la table en bois rêche. Alors, peut-être car ils comprirent l'importance de la requête, ils se hâtèrent, l'un allant d'un côté et l'autre de l'autre, comme s'ils voulaient apprécier la distance jusqu'au premier brancard venu et rapporter la réponse à un mystère de la plus haute importance.

Revenant sur ses pas, le fonctionnaire tata le pouls de la vieille femme et put donc réellement confirmer sa mort. Bien évidemment, il ne voulut prendre aucun risque et arracha du linceul de la défunte, des bandes de tissus, visiblement en vue de lui sangler les mains. Jicosine approuvait de par son silence, il aurait été malvenu que par une quelconque concoction, Anna de Varsalance ait pu ralentir son organisme assez de temps pour ensuite s'enfuir avec l'assistance d'une tierce personne.
Alors, en cinq minutes, l'affaire fut close. Le corps fut posé avec un respect certain sur le brancard immaculé et un drap vint recouvrir le corps, à l'exception du visage, voulu identifiable par les agents ; bien évidemment, les mains furent attacher jusqu'à en briser les os des poignets sur les anses, le tout savamment caché des yeux curieux de ceux qui pourraient croiser la dépouille.

Dans la pièce connexe, Izo attendait sûrement avec patience ou sapience, son heure et ne se doutait pas de la macabre surprise ainsi que du scénario diabolique auquel il serait soumis. D'un commun signe de tête en guise d'accord, les 2 agents se séparèrent momentanément ; le Directeur Jicosine prit la peine d'aller chercher Izo de Varsalance dans sa salle d'interrogatoire afin de lui demander d'aller dans l'autre, où tout avait été agencé en vue de le recevoir, l'assitant du Ministre de la Couronne conduisit à la façon d'un prêtre le chariot dans le couloir, prenant tout le temps de passer devant le prévenu encore en vie et de lui offrir en spectacle le passage de sa défunte mère.

Voyant qu'il était inoffensif pour lui, le Directeur des Services Impériaux d'Espionnage et du Renseignement se permit alors une remarque :

" Vous êtes père et je pense que vous saurez méditer mon conseil ; si vous ne souhaitez pas conduire votre fils sur le même chemin que votre mère, je vous invite à absolument tout nous dire, faute de quoi, nul pardon. "

Et sans prendre plus de temps, il ordonna aux gardes qui encadraient le fils orphelin de le conduire dans la salle où sa mère avait quitté ce monde, lui laissant ainsi plusieurs minutes en vue de réagir.

Izo avait dans sa jeunesse vécu la plus part du temps sur les champs de bataille, ayant ainsi suivit son père dans une voie militaire, il combattit souvent pour une patrie qui avaient accueillit ses grands-parents. Certes, il n’avait pas fait ceci par patriotisme mais par appétit d’aventure, chose qu’il ne regrettait pas aujourd’hui.

Le grand avantage de cette période fut qu’il avait apprit à dormir très peu de temps et efficacement, sans perdre des heures sans pouvoir se récupérer complètement comme faisaient la plus part des gens. La soi-disant torture qu’on l’avait fait subir fut pour lui qu’un petit obstacle facilement surmontable surtout si on pensait que les agents laissaient deux heures pour pouvoir dormir entre chaque attaque. Quel manque de professionnalisme, décidemment.

En plus, il avait eu la chance que son gardien fut un très jeune, sans expérience et surtout sans aucune résistance psychologique. Il lui fut facile en usant d’un ton militaire de l’obliger de lui rapporter de l’eau fraîche et du bon pain. Ceci ne fut point contre les ordres que le jeune avait reçu même si ceci sabrait les effets voulues par les agents.
En bref, si la torture avait fait ravage excessif auprès la Duchesse, elle n’avait presque pas servit sur Izo. Ceci démontrait bien la différence majeure qui existait entre ces deux gens. Une, arrogante, avait trouvé la mort par les agents de l’Empire ; l’autre, sage, avait même pas encore montrer les dents que les agents se trouvaient obligés de le bien traiter car s’il passerait de l’autre Monde, tout serait perdu, tout détruit et la vérité à jamais enterrée.

Izo fut un homme d’une cinquantaine d’années, bien mieux en santé que la plus part de ses contemporains. Doté de cheveux noirs et des yeux typiques à son clan, on le disait même à ce haut âge bel homme et la convoitise de maintes jeunes dames qui aimaient se trouver auprès de lui pour jouir des moments de plaisir causé par son humour légendaire et une beauté physique non négligeable surtout qu’elle fut accompagnée par une fortune assez consistante. Fortune bâtit grâce à un petit empire industriel au Sud de l’Ardanie qu’il avait su ériger avec comme unique cause son talent.

Quand le cadavre passa, il ne le vit pas, ou au moins il ne lui donna point l’attention que les agents auraient voulus qu’il offre. A vrai dire, seul le visage fut visible et celui-ci fut tellement détruit et ravagé que personne aurait su que le mort fut la Duchesse, le doute sur le sexe fut même possible vu de la défiguration massive causé par la déshydratation et la sous-alimentation.

Soudainement, il fut interrompit dans ses réflexions par le Directeur qui lui fit part de sa menace. Izo ne réagit pas au premier moment. Tournant son regard vers le Directeur, il lui répondit dans un ton las de ce cirque.

« Tout dire ? Je pense que vous ne cherchez pas à connaitre toute l’histoire de ma vie donc soyez plus précis. Tout dire, vous êtes courageux de demander ceci, mais vous devez être plus précis. Sinon, je dois conclure par vos mots que vous avait assassiné la Duchesse ? Ceci était prévisible, très prévisible mais bon, les dieux savent ce que seront les conséquences de cet acte, il en aura, certainement car il y a eu trop de témoins de l’arrestation, beaucoup trop pour que la rumeur sur l’assassinat ne naissent pas et engendre des résultats désagréables. De toute façon avant de parler avec vous, je vous demande de me faire part des accusations dont je suis suspect à tel point que ma mère soit assassiné et mon fils menacé. Vous savez, à une certaine époque, quand l’Empire fut jeune, on respectait la loi, ce n’est plus le cas mais faisons quand même semblant que ceci soit encore ainsi au nom de l’Empire, si vous voulez. Au moins je mourais si vous me tuer dans la fausse idée que ce pays est su encore garder une dignité envers la loi et que l’Empire ait amélioré notre sort au plan juridique et n’ait pas encore aggravé la situation héritée de la République ou l’homme ne valait rien.»

Visiblement surpris devant la réaction du prévenu, le Directeur Nathaniel Jicosine sembla l'espace d'un instant désappointé, l'homme qui passait devant lui était-il fou à ce point ? La mort de sa mère ne semblait pas même l'émouvoir, tandis que toutes les conditions étaient réunies pour le mettre dans une situation propice aux interrogatoires habituellement menés dans ces salles de torture, Izo de Varsalance ne semblait point inquiet, comme si la raison lui manquait.

Ainsi, l'interrogatoire débuta pas les questions usuelles, formalistes et ne rencontrèrent aucune résistance face à ce jeu du chat et de la souris, l'un cherchant la vérité que l'autre tâche de protéger ; il y eut néanmoins un plus profond malaise lorsque les questions portant directement sur le mariage entre son fils Guillaume et l'Infante d'Hollyade ou quant à l'implication des autres membres de la famille de Varsalance.
Evidemment, les agents s'attendaient à un mutisme nécessaire et ils poursuivirent donc par des tortures au début légères, puis de plus en plus difficilement surmontables ; les ordalies qui étaient destinées durant le moyen-âge à juger une personne selon les Dieux étaient désormais devenues judiciaires, employées comme torture en vue de faire parler. L'épreuve de l'eau, destinée à plonger le visage du suspect dans une bassine et à l'y laisser le temps qu'il perde son souffle, avait remplacé celle primitivement employée, faisant plonger un corps dans une étendue d'eau à et vérifier s'il flottait ou non. L'ordalie du feu, avait elle aussi changée ; les chauffeurs qui sévissaient dans les campagnes avaient offerts aux agents spéciaux un excellent moyen de faire parler, ainsi, les membres étaient rapprochés d'un poêle à charbon jusqu'à ce que les brûlures soient assez insupportables pour que la vérité n'éclose d'elle-même.

En dépit de leur bonne volonté, Izo de Varsalance ne répondit jamais selon leurs attentes, et malgré le barbarisme employé, un formalisme devait être suivi et passé trois tortures, il fallait cesser. Ainsi, le conseiller du Ministre sollicita le Directeur Jicosine pour que soit suspendu l'interrogatoire et soit remis à une date ultérieure.

L'enquête préliminaire avançant malgré tout, peut-être que cet interrogatoire serait remis sine die ; la Duchesse morte constituait un poids en moins, tandis que son fils, fou, serait sûrement envoyé avec ses congénères en Ismarkie. Quant au Duc de Varsalance, rien ne semblait l'inquiéter sinon une profonde déception de la part de l'Empereur.

Quittant son bureau, le Directeur des Services Impériaux d'Espionnage et du Renseignement laissa son collègue du Ministère sur ces quelques mots :

" Les Dieux reconnaîtront les leurs. "