[Demande d'audience] Mgr Cosme Ztradivarys

La nonciature provisoire auprès du Belondor a l'honneur de solliciter pour Mgr Cosme Ztradivarys, nonze apostolique, une audience auprès Sa Majesté l'Empereur afin de lui remettre les lettres de créance qui sont les siennes et évoquer l'avenir de la Zorthodoxie au Belondor.

Son Excellence le Duc Etzel de Varsalance fut chargé, par Sa Grandissime Majesté l'Empereur, de recevoir l'éminent nonce apostolique envoyé par le Bienheureux-Siège au Belondor, gage de reconnaissance.
Le travail journalier était important car il devait répondre à nombre de sollicitations, notamment aux personnes souhaitant être présentées à Leurs Majestés Impériales... et savoir user avec tact des mots adéquats lorsqu'il fallait leur refuser l'accès aux Souverains... Un huissier vint lui rappeler que le nonce apostolique attendait toujours :

- Mon Dieu ! J'ai près de dix minutes de retard dans l'accueil du nonce apostolique ! Je suis écrasé de travail et par ma faute, mon unique faute je vais provoquer un drame politique ! Ruinant mes chances de parvenir à...

Il regarda un huissier et s'arrêta, reprenant plus calmement :

- Faites le installer dans la Salle des Plaisirs Interdits, et apportez-lui tout ce dont il souhaite. Mettez-le à l'aise, qu'il se sente comme chez lui. J'espère qu'il sera indulgent quant à mon retard !»

Plongé dans son travail, le Chancelier de Leurs Majesté Impériales avait totalement oublié qu’il devait rencontrer le nonce apostolique. Il se leva d’un bond, appela rapidement une jeune femme, afin qu’elle fasse tout son possible pour cacher le teint piteux du Duc, épuisé par son travail, puis il se rendit, d’un pas pressé vers la Salle des Plaisirs Interdits, où son le nonce apostolique devait l’attendre depuis une quinzaine de minutes à peine. Après des salutations protocolaires mais cordiales entre les deux hommes, le Duc de Varsalance se présenta, au cas où le nonce apostolique ne l’ait reconnu :

- Votre Excellence Révérendissime,
Je suis Son Excellence le Duc Etzel Shingen de Varsalance, fils de Feu le Duc Louin de Varsalance. Je suis également Chancelier de Leurs Majestés Impériales et c'est en cette qualité que je vous reçois aujourd'hui. Avant de commencer notre discussion, souhaitez vous quoi que ce soit à boire ou à manger ? On me dit que vous êtes arrivé au Belondor depuis une dizaine de jours, notre pays vous plait-il ?

Excellence, je suis très heureux de vous rencontrer. Rassurez-vous, je suis parfaitement à mon aise, je viens à peine d'arriver. Je n'ai pas réellement eu l'occasion de découvrir le Belondor à vrai dire. Compte tenu de mes autres obligations - vous n'ignorez pas que je suis également évêque de Kreuzunburg, au Wasserland -, je ne compte pas passer tout mon temps au Belondor. Ma visite a simplement pour objet de doter la nonciature d'un bâtiment digne de ce nom et d'y installer de façon permanente quelques secrétaires de chancellerie. Cela serait-il possible ?

Informé des désirs et volontés du nonce apostolique envoyé par le Bienheureux-Siège, le Chancelier de Leurs Majestés Impériales, répondit :

- Bien, Excellence Révérendissime. Ceci sera fait et sans aucun problème. Je pense qu'un décret ou une ordonnance devrait régler d'ici peu la question. J'imagine que Sa Majesté a déjà dû y penser et prendre des dispositions pour ceci. Néanmoins, je ferai passer votre requête auprès de Sa Majesté L'Empereur.

Puis, il s'arrêta... avant de dire, quelque chose d'incongru et sans aucun rapport avec le sujet. Il baissa le son, de peur de n'être entendu :

- Excellence... que pensez-vous sincèrement du Gouvernement belondaure ? Qu'en pensent les Zollernois et le Bienheureux-Siège ? Que pensent-ils de cet Empire autoritaire ? Je veux dire que vous pouvez me dévoiler le fond de votre pensée. Je n'en parlerai point.

Il sentait que ses avances à la confidence étaient mal formulées...

- Je pense en réalité que le Belondor est peu connu des Zollernois et du Saint-Ziège. Il y a sans doute là l'effet de l'éloignement, de la distance, du peu de contacts et de traditions différentes qui rendent difficile la connaissance mutuelle. Ainsi, on trouve très largement dans les rues, ici, des références au Syisme, qui semble avoir disparu. Qu'est-ce donc ?

Le Chancelier de Leurs Majestés Impériales n'était pas sûr de savoir où le Nonce Apostolique souhaitait en venir. Néanmoins, il prit le risque d'une réponse :

- Oui, comme vous le savez, le Syisme a payé sa trop grande proximité avec la Royauté et son refus d'admettre les évolution de la Grande Révolution. La Zorthodoxie est petit-à-petit devenue majoritaire jusqu'à devenir la religion officielle il y a peu, comme vous le savez bien.

Il s'arrêta, marquant un instant de réflexion, avant de continuer :

- Le Zollernberg ne se connaissent que bien mal nous le savons... d'ailleurs nous ne nous reconnaissons même pas mutuellement de manière officielle.

De nouveau il s'arrêta reprenant :

- Je vois qu'en habile diplomate vous ne souhaitez pas critiquer un régime politique par trop autoritaire... pourtant un Zollernois tel que vous, adepte du parlementarisme devrait réprouver le système césarien au Belondor et demander l'installation de la démocratie parlementaire.

Il regarda le Nonce, reprenant :

- Soit, chacun ses affaires n'est-ce pas ? Eh puis, le régime semble vouloir évoluer. Gardez le silence sur ce que je viens de vous dire en revanche... l'Empereur me croit grand partisan de la "démocratie impériale"...