Arrivé de l’Ambassadeur Plénipotentiaire de Sa Majesté l'Emp

L'huissier qui était arrivé l'informa que le Chancelier était absent, mais que l'Empereur avait accepté de le recevoir dès maintenant... Ils montèrent ainsi les escaliers et passèrent les couloirs et arrivèrent à la porte du buereau de l'Empereur. Ce dernier les fit entrer et l'Ambassadeur avarois s'assit en face du bureau de l'Empereur :

- Bonjour, M. le Vicomte d'Odennarde. Je suis heureux que vous arriviez au Belondor afin d'occuper votre fonction. Votre Ambassade vous est déjà ouverte.

L’Ambassadeur s’inclina devant le monarque tout en retirant son chapeau, comme lui imposait le protocole Avarois dans ce genre de situation.
Puis il s’exclama d’un ton neutre comme tout bon dignitaire de sa fonction :

-« C’est un honneur & un privilège, Majesté, que d’être reçut par votre illustre personne. »

Et, entrant directement dans le vif du sujet :

« Le Saint Empire d’Avaricum souhaiterais étudier en profondeur les coutumes et traditions du Belondor tout en appliquant les clauses du traité entre nos deux pays. Sa Majesté l’Empereur avoue ne pas bien visualiser votre vision des choses au sujet de la prétendue « République de Skotinos » et autres peuples usurpateurs s’autoproclamant « nations a parts entières ». Mais Votre Majesté doit avoir bien d’autres sujets à traiter, et nous acceptons de remettre cette discutions à plus tard si elle le désire… »

L'Empereur répondit, tout simplement :

- Bien, je vous écoute, je suis disposé à continuer cette conversation. Quels sont donc vos griefs ?

L’Ambassadeur, surpris, s’exclama aussitôt :

-« Majesté, Nous ne Vous faisons aucun reproche ! Nous souhaitons simplement affirmez que Nos relations diplomatiques seraient bien plus cordiales et régulières si Nous Nous entendions sur quelques faits. Le Skotinos est un sujet épineux, qui a fait coulé beaucoup d’encre dans les « nations-poubelles » du Micromonde. Nous tenons simplement à vous faire savoir que l’Empereur est le souverain du Skotinos comme cela a été reconnu par toutes les grandes monarchies de l’Archipel. Nous invitons d’ailleurs Votre Majesté à Kadyngrad si elle le souhaite. Vous pourrez ainsi constater par Vous-même, de Vos propres yeux, que c’est bien le drapeau d’Avaricum qui flotte sur la Principauté et non pas un morceau de tissu frappé de signes barbares. »

Et, constatant qu’il avait tendance à s’emporter, l’ambassadeur continua en baissant d’un ton :

« Il paraîtrait que l’armée de Votre Majesté a anéantie plusieurs groupes révolutionnaires. Cela ne Nous ait venu que sous forme de rumeur, et Nous souhaiterions en savoir plus car, qui sait, peut-être serions-Nous un jour confronté à un problème similaire… »

L'Empereur avait compris où voulait en venir l'Ambassadeur et souhaitait jouer franc jeu avec lui :

- M. le Vicomte, vous n'êtes pas sans savoir les liens étroits qui nous unissent à Avaricum désormais. Le fait que nous n'ayons pas la même religion ne change rien les pensées bienfaisantes que j'ai envers votre grande nation. Avaricum est certainement la deuxième puissance micromondiale et je n'ai pas peur d'affirmer que le Belondor est certainement la quatrième puissance micromondiale. Nous savons tous les deux que nos avenirs ne peuvent que s'entrecroiser, et qu'il serait idiot de ne pas en faire ainsi. Comment deux si grandes nations que les nôtres pourraient-elles s'ignorer ? Ceci est impossible...
Vous me parlez du sujet épineux du Skotinos. Or, s'il est évident que cette terre appartienne à l'Empereur, vous ne pouvez nier qu'une toute partie, tout du moins au mois de novembre, appartenait à la Fédération Cantonale Skotinecque. Nous ne reconnaissons qu'un seul gouvernement légal en cette magnifique terre qu'est le Skotinos : Avaricum. Mais les usurpateurs indépendantistes, aussi faible soit leur contrôle de ces terres et leur pouvoir, possédaient à cette époque un bout de cette terre. Peut-être en est-il autrement à l'époque... C'est pourquoi, devant les provocations de cette minable "nation-poubelle", nous n'avions pas hésité à envoyer une maigre flotte de huit navires afin de les menacer. Aujourd'hui, peut-être que cette fétide Fédération a disparu, tout du moins je le souhaite... car le Belondor, ayant d'autres chats à fouetter s'est totalement désintéressé de ce minable faux-Etat.

L'Empereur fit alors un silence de quelques secondes. L'Ambassadeur avarois, ayant compris que l'Empereur n'en avait pas fini, n'intervint pas. Alors, l'Empereur recommença à parler :

- Quant à ces groupes révolutionnaires, si vous parlez des groupes terroristes présents au Belondor et qui entretenaient la terreur par leurs attentats, ceux-ci ont été totalement exterminés en même temps que les républiques fasciste d'Eslagne et communiste d'Ardanie. D'ailleurs, nous avons commencé un travail de "nettoyage idéologique" dans ces anciennes dictatures totalitaires et d'évangélisation syiste... Si jamais, vous aviez besoin de conseils sur la manière de faire, au Skotinos ou ailleurs, pour faire adhérer la population à vos idées, n'hésitez surtout pas...

L’Ambassadeur, poussant un soupir de lassitude, s’exclama :

-« La Raison éclaire votre esprit, Majesté. A quoi bon s’acharner sur un tel sujet alors que l’écrasante majorité des nations s’accorde pour nous donner raison ?
Quand aux rebelles, ils n’ont eu que ce qu’ils méritaient. Tout est calme en Avaricum pour le moment, aucun groupe anarchique ou révolutionnaire ne s’est encore formé. Mais la Maréchaussée, notre police de l’Etat, fait bien son travail. Pour tout vous dire, seul les indigènes de nos colonies continuent à mettre en difficulté notre armée, bien que notre victoire soit assurée. A propos de colonies, où en sont celles de Votre Majesté ? »

L'Empereur, sourit, contient que cet ambassadeur était certainement le meilleur qu'il lui fut donné de voir depuis la Restauration :

- Je suis fort aise d'avoir pu vous éclairer sur la nature réelle de nos vues concernant le problème... ou plutôt devrais-je dire, l'ancien problème sckotinec.
Nos colonies n'étaient occupés que par des primitifs autour de l'Ardanie et il nous fut donc facile de les vaincre bien qu'ils tentèrent, avec courage de résister. Quant à l'Ismarkie, il ne nous fallut que deux jours pour la conquérir étant donné que cette terre était gouverné par des dirigeants mous et pacifistes et que leur modeste armée de mille hommes n'eut même pas à combattre. Ils se mirent de suite sous notre souveraineté. D'ailleurs, c'est ce qui pouvait leur arriver de mieux...
Quoi qu'il en soit, nos colonies sont sous notre contrôle absolu et ne souffre d'aucun désordre qui pourrait entraver la marche bienfaitrice de la civilisation.

Le Vicomte sourit et, tout en rangeant quelques dossiers, s’exclama :

-« L’Empire de Votre Majesté se porte plutôt bien, dirait-On. Mais Nous avons en Avaricum d’importantes élections législatives et il Nous faut rejoindre au plus vite Notre Ambassade. Vous conviendrez que Nous devons être dans la mesure de communiquer les résultas définitifs au Peuple du Belondor le plus rapidement possible, ce qui inclut l’élection du Tribun. »

Puis, s’inclinant respectueusement :

« Majesté, ce fut un plaisir. A bientôt, si Les Dieux le veulent. »

Le diplomate, saluant une dernière fois le monarque, disparus dans les méandres du Palais puis dans une magnifique berline noire.