Missive de la part de Charles de Bordebon

Charles, ayant enfin pu trouver une résidence auprès un lointain cousin, décida que l’heure fut venue de commencer le combat pour le retour de la Royauté. Il savait que ceci allait être dur, peut être même impossible mais il voulait quand même tenter de combattre contre ce géant infâme. C’est pour ceci qu’il envoyait une lettre dans l’espoir d’être écouté aux socialistes et libéraux.

Citation :

Sieurs et dames,

Je vous écris aujourd’hui à vous dans l’espoir de trouver l’écoute que la tyrannie refuse de donner. Notre Maison à toujours défendue le cause du Peuple, aussi durs aient été les choix, les pires représentants de notre Dynastie ont toujours su ceci et par devoir dynastique ont du se soumettre. La Royauté, au contraire de l’image qu’on veut lui donner n’est loin d’être attachée à une époque dépassée et d’une société injuste et ne pouvant pas fonctionner. Au contraire, son seul attachement et celui au bien collectif, au bien du Peuple et c’est aussi pour ces raisons qu’elle sacrifia son pouvoir pour donner au Peuple le choix de choisir son destin.

Malheureusement la Grande Révolution qui devait libérer le Peuple d’un système archaïque l’enchaina aux pieds d’une nouvelle tyrannie et injustice sociale. Si hier, le Peuple n’avait aucune liberté, aujourd’hui il en a encore moins car en plus de l’absence de liberté, il souffre du goût amer de la nostalgie d’une période de grandes libertés qui aujourd’hui est écrasée par les intérêts d’un seul homme et ses complices. C’est ainsi, voyant le Peuple souffrir que je vous écris pour vous déclarer que la Royauté désire rejoindre vos rangs. La république se montra incapable d’assurer son devoir démocratique, c’est ainsi que je vous propose de nous battre pour la construction d’une Monarchie. Bien sûr, beaucoup de vous crieront au scandale et jurons de défendre les acquisitions de la Révolution. Mais je vous dis que la Royauté n’est pas incompatible avec la Révolution, au contraire, car veinée par l’esprit du devoir envers le bien du Peuple elle veut aujourd’hui permettre l’instauration d’une vraie démocratie. Le pouvoir absolue est de l’histoire, il n’est plus de notre temps qu’un Roi ait tout pouvoir dans ses mains, au contraire, il faut qu’il forme un contrat avec son peuple, le contrat social qui permettra au Peuple de jouir de ses droits naturels et aussi de diriger son destin.

La Royauté désire l’instauration d’une réelle démocratie dont le cœur devra être le Peuple qui nommera ses porte-paroles qui gouverneront en son nom le pays. Par le Peuple, pour le Peuple, ainsi devra être la nouvelle désire. Le Roi, ainsi mon désir doit être un arbitre, son devoir doit être d’assurer la cohésion nationale, la protection des libertés naturelles de chaque citoyen et aussi la défense de la nation face aux ennemis. Le pouvoir doit être entre les mains du Peuple et seulement du Peuple. Le Roi, lui, doit assurer que ceci reste ainsi et que la démocratie soit protégée. L’Empire promit la démocratie, il en offrait la tyrannie car il est dirigé par de hommes sans sens du devoir. C’est pour ceci que je vous demande d’accepter la Royauté auprès vous, pour qu’ensemble nous nous battions pour la fin de la tyrannie et la construction d’une réelle démocratie.

Si vous accepter ma personne auprès vos rangs et que vous acceptez également d’entreprendre le combat pour la fin de la Tyrannie, je vous demande donc que tous ceux qui désirent une réelle démocratie se réunissent et qu’ensemble nous mettons sur pied une nouvelle Constitution qui deviendra l’épée avec laquelle nous trancherons la gorge du Despotisme.

Charles Auxin de Bordebon

Arrivant comme à son habitude boulevard de Lhugos, on l'interpella pour lui remettre une lettre, sans doute parce qu'ici, il était, au même titre que Ségolaine Royel considéré comme un des principaux "leaders" du mouvement libéral. Il s'installa donc dans un confortable fauteuil, puis entreprit de lire le courrier qu'on lui avait remis.
Après avoir intégralement pris connaissance de la lettre, il se dirigea vers un bureau, emprunta plume et papier, et se mit à répondre.

Citation :

Monsieur de Bordebon, Altesse,

Je suis surpris par une pareille requête de votre part. Comprenez je vous prie mon étonnement. Sachez tout d'abord que je ne m'exprime qu'en tant que personne, et non pour tous les libéraux que je représente à la Diète. Je ne peux m'exprimer à leur place sur un sujet important que celui-ci. Voilà donc mon avis à votre demande.
Ainsi, je pense que seule des révoltes passives, pacifiques sont possibles au Belondor. L'on sait le régime particulièrement fragile en ces temps, et je ne pense pas que tout renverser brutalement soit une bonne solution. Mais je vous accorde également que le régime actuellement en place, et bien que respectant particulièrement Sa Majesté, ne nous convient pas. Mais l'on ne souhaite aucun mal de la famille Impériale, loin de la, et surtout suite aux améliorations que nous avons connu en matière de liberté au Belondor.
Comprenez également que je me méfie des personnes ayant fuis l'Empire -bien que l'ayant également fait- et qui reviennent en pensant immédiatement à tout bouleverser. Je pense que le dialogue est la meilleure solution aujourd'hui pour faire avancer les choses, et que seul un front militaire nous suffit.
Je doute également que le royalisme soit compatible avec toute forme de démocratie, surtout suite aux antécédents de ce régime au sein de notre nation. Je reste à ce sujet particulièrement perplexe, et je pense que c'est compréhensible. Il nous faudrait bon nombres de garanties, il nous faudrait que vous exposiez vos projets, que vous nous présentiez un début de constitution, une base, qui nous permettra de nous décider.
Et sachez, Monsieur -ou Altesse, que sais-je- que la démocratie est accorder du pouvoir au démagogue. Nous souhaitons établir un pouvoir qui serait populaire, et non démagogique. Un pouvoir fait dans l'intérêt du peuple, et non dans l'intérêt personnel de quelques représentants, appaté par le gain et le pouvoir. Tout est à refaire, et je doute que le Royalisme et que la "démocratie" au sens premier soient, encore une fois, compatible.
Je vous invite donc à nous rejoindre, afin de nous exposer à tous vos idées, et ensuite, le dialogue pourra avoir lieu.

Cordialement,

Son Altesse le Duc Antonel Chalon d'Origodes

Antonel pouvait dorénavant se frotter les mains. L'Empereur souhait le voir pour discuter avec lui et étudier ses requêtes, le prétendant à la couronne souhaitait agir avec eux. Les libéraux et les socialistes allaient pouvoir mettre en place leurs revendications. Enfin.

Charles ayant reçu une réponse de la part du Duc d’Origodes. Lisant cette lettre, il fut assez perplexe en lisant ces lignes. A vrai dire, il fut surpris par le Duc, se disant même qu’il fut un personnage réveillant de l’intérêt et bien un homme de son temps. Au fait, il se trouva frappé par deux verbes, méfier et douter. En cours, cet homme n’avait aucune confiance en lui. Bon, de toute façon, il ne s’était pas attendu à être reçu par leur mouvement à bras ouvert. Il fallait maintenant ériger une nouvelle Constitution dans un temps record pour rallier les progressistes, une grande œuvre mais il avait confiance dans ses alliance secrètes. Entre temps il écrit en envoya la réponse au Duc.

Citation :

Au Duc d'Origodes,

Le sang appel le sang, de ceci il est totalement impossible d’envisager une nouvelle révolution qui semble être tellement chère à certains. Je vous exprime ainsi ma fervente condamnation de tout acte visant de prendre le pouvoir par la force, de toute façon, les révolutions ne sont pas faites pour durer donc le combat par des moyens d’autres natures doivent être envisagées en premier lieu. La révolte armée doit être l’ultime recours quand tout action à échouée.

Si un jour l’Empire tomberait, il serait de toute façon primordial d’assurer les vies des membres de la Famille Impériale je dirais même de ne pas les écarter de nos nations mais au contraire, de les gagner pour le nouveau régime en leur donnant des charges digne de leurs efforts. Ainsi je songe que la Monarchie d’Alaïenie devrait persister sous sa forme actuelle et que les membres de la Famille Impériale soient reconnus en tant que Prince Impériaux et traiter ainsi et en leur offrant des charges importantes en prenant bien sûr compte de leurs capacités.

Vous semblez doutez de beaucoup de chose. Vous me semblez même sous-estimer un régime qui à a nombreuses reprises évolué et changé de face pour s’adapter aux circonstances historiques. Pourquoi donc mettre en doute l’adaptation de la Monarchie aux nouvelles exigences de liberté et de démocratie ? Croyez-vous parce qu’avant tout le pouvoir fut aux Rois qu’ils ne sauraient pas y renoncer pour le bien de la Nation ? La Royauté à la grande surprise de beaucoup possède le grand avantage que ses membres sont dotés d’une éducation leur imposant la vue que le bien collectif prime sur le bien individuel, chose qui manque à l’Empire, chose qui le rend aussi condamnable.

Vous désirez des garanties ? Envoyez-moi un document avec vos exigences en matière de garantie et je le signerai des cette heure. Pour mes projets, je suis prêt à venir les exposer quand vous serez prêt à m’accueillir dans votre enceinte.

Vous désirez donc un pouvoir populaire ? Ait-je dis autre chose dans mon dernier missive que de faire un combat uni pour exactement le Peuple ? Vous dites que la démocratie est démagogue, bien, que ceci soit votre opinion, moi je crois que le pouvoir au peuple peut faire évoluer une nation, que la corruption de certains peut être détruite et que la Royauté peut tout à fait avoir son rôle et son utilité dans une nation moderne et démocratique. Le Peuple avait d’antan besoin de sécurité et nourriture, chose que la Monarchie leur assura, aujourd’hui il est temps qu’elle leur assure un nouveau bien, la liberté et le droit d’influencer notre nation car le Peuple est enfin sortit de son enfance pour devenir mature et ainsi capable de co-gouverner le Pays, chose qu’aux temps médiévaux il fut incapable.

Je viendrai donc bientôt pour vous présenter le projet de Constitution.

Charles de Bordebon

Antonel attendait Boulevard de Lhugos un réformiste. Il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de discuter avec eux, car ils étaient finalement que trop peu représentés et trop peu actifs sur la scène politique belondaure. Lorsque Ludovicus de Fontenay entra dans le salon des libéraux, tous les regards se posèrent sur sa personne et le dévisagèrent. Il n'était pas "un des leurs". Antonel se pressa d'aller à sa rencontre, et l'invita à le suivre dans une sorte de salon privée.

-Je vous souhaite la bienvenue Monsieur de Fontenay Boulevard de Lhugos. Vous avez demandé à me voir ? Je suis à vous.

Le Comte de Fontenay une fois certain que lui et le Duc d'Origodes étaient seuls dans la pièce commença à s'exprimer à coeur ouvert avec son interlocuteur :

- Excellence, vous savez à quel point le régime actuel nous avait promis l'ordre, la sécurité, la sûreté, la paix et la prospérité. Il a échoué sur tous les points. Aujourd'hui l'Empire est au bord de l'effondrement. Je viens de la part de Sa Majesté le Roi Charles III vous proposer une alliance objective entre nous, légitimistes, et vous, libéraux.
Nous réaliserons votre souhait de gouvernement des meilleurs, auquel je crois sincèrement. A-t-on idée de gouverner par le suffrage universel ? Il faut être populiste et démagogue pour le croire ! Nous ne le croyons pas...

Il attendait désormais la réponse...

Antonel recevait, quotidiennement, des messages de propositions "d'alliance" de la parti des "légitimistes" comme ils se faisaient appeler. Il ne voyait en eux qu'une poignée d'opportunistes, prêts à sauter sur la première occasion venue pour renforcer leur cause ... et quelle cause ! Mais il acceptait toujours de discuter avec eux, car le dialogue est utile, et c'était donc tout naturellement qu'il allait expliquer avec Ludovicius ce qu'il pensait des propositions reçues.


-Vous savez pertinemment, car Notre Histoire nous l'a prouvé, que la Royauté et le Régime des Bordebons n'a pas apportés les libértés que nous possédons aujourd'huis. Vous savez également que nous ne sommes, libéraux, des girouettes, qui par soif du pouvoir, changent d'orientation politique à la moindre proposition. Votre "Roi" est revenu il y a quelques jours tout au plus, et il s'est fait depuis particulièrement discret. Qu'il se lance dans la politique belondaure, qu'ils emettent des idées, et ce n'est pas l'ébauche de Constitution qu'il m'a envoyé qui me convaincre, loin de la. Sachez que les vrais démagogues que je connaisse, sont ceux qui proposent une Royauté démocratique. Ne soyez pas contradictoires dans tous vos propos. Faîtes davantage connaitre votre cause, qui est particulièrement .... mystique à mes yeux !

Antonel se leva pour saluer Segolaine, puis la présenta à son interlocuteur du jours. En tant qu'amie, et proche au niveau politique, Antonel la conviait fréquemment à toutes ces réunions, car elle apportait fréquemment de très bons conseils et, surtout, elle se devait d'être au courant de tout, car elle était une des figures principales des libéraux belondaures.

- Sieur Fontenay, je vous présente Ségolaine Royel, que j'ai convié moi-même à cette discussion, en tant que représentante avec ma personne des libéraux. Madame Royel doit être, tout autant que moi, au courant des propositions que l'on peut nous adresser. J'espère que vous comprendez sa présence et, si tel n'est pas le cas, alors cette réunion serait ajournée.
Madame Royel, je vous souhaite la bienvenue parmis nous. Je vous ai déjà mis au courant quant au rapprochement souhaité par le descendants des Bordebons. Quelques remarques à faire à Monsieur Fontenay ?

Le Comte Ludovicus de Fontenay-Britannya prit sur lui de cette apparition non prévue. Il aurait préféré discuter à deux, entre hommes... Les femmes n'étaient pas forcément les plus avisées pour faire de la politique... Néanmoins, il fit comme si de rien était avec le flegme et l'élégance aristocratique qui était propre à celle des nobles belondaures de l'Ancien Régime.
Continuant la conversation il dit :

- Bien, ma venue ici est simple, limpide même. Je ne suis pas venu ici parce que j'attends des résultats, je sais bien de par l'expérience qui je me suis faite depuis un certain temps de la politique, qu'il serait présomptueux d'en attendre immédiatement... mais demain, qui sait ?

Il s'arrêta puis dit :

- Quelles sont vos conditions constitutionnelles et politiques pour que vous souteniez le retour des Bordebon au pouvoir ?

Après un coup d'œil vers le Duc d'Origodes, Ségolaine Royel répondit d'elle-même :

- Les conditions politiques sont simples : la chute de l'Empereur. Celle-ci viendra-t-elle ? Je ne la vois pas à l'horizon... certes, une défaite militaire pourrait bel et bien faire chuter le Second Empire comme il a fait chuter le Premier Empire. Après... par les urnes je vois mal l'Empire chuter car l'Empereur reste populaire.
Mais sait-on jamais... comment soutenir votre Troisième Restauration si elle devait avoir lieu ? Nos exigences restent les mêmes : la séparation des pouvoirs la forme de celle-ci restant à discuter, le suffrage capacitaire ou censitaire,un parlement bicaméral, le respect des droits civiques et libertés individuelles et de l'indépendance judiciaire.

Elle regarda du coin de l'œil le Duc d'Origodes.

Ludovicus de Fontenay regarda alors Ségolaine Royel... puis se détachant, il répondit en direction du Duc d'Origodes :

- Bien, Sieur Duc d'Origodes... nous sommes d'accord avec l'ensemble de vos propositions. Néanmoins, je pense qu'il est important d'assurer certaines choses.
Le Roi doit être uniquement souverain par la "grâce de Dieu", il doit être le chef de l'exécutif, et être le chef des armées. De plus, la second chambre, chambre Haute ne pourra être composée que de nobles belondaures d'Ancien Régime. C'est important pour montrer que l'on veut rompre avec la tyrannie impériale et à la fois de détruire les velléités trop progressistes et démocratiques et parce que cette noblesse doit constituer l'élite de la Nation.
Pour la justice afin d'assurer son indépendance je propose que le Roi nomme les juges mais que ceux-ci soient inamovibles et ne soient jugés que par la Chambre des Nobles.
Enfin pour la chambre basse, il est évident que pour moi le suffrage ne doit être que censitaire ou bien, dans certains cas capacitaire. Mais il doit y avoir aussi une représentation des corps sociaux de la nation : paysans, ouvriers, marchands, bourgeois et industriels, clergé, militaires etc. Chacun voterait dans le cadre de son corps social afin d'assurer la meilleure des représentations.
Enfin, j'ai une proposition à vous faire... la création d'un Haut Conseil. Le Haut Conseil serait une cour de haute justice. Il instruirait et jugerait au nom du Roi les affaires relevant de la justice régalienne. Il préparerait les décisions juridictionnelles du Roi, en particulier la grâce royale. Le Haut conseil serait également une chancellerie. Il relirait les lois selon les intérêts fondamentaux de la France, et en préparerait la promulgation par le Roi. Il préparerait la signature des traités et des engagements militaires par le Roi. Enfin, le Haut Conseil serait le conseil privé du Roi dans les orientations régaliennes qu’il pourrait donner au Gouvernement dans tous les domaines relevant de sa compétence.

- Cette idée proposée est intéressante... même si cela s'appelle tirer des plans sur la comète. Néanmoins, cela me paraît quelque chose d'assez crédible, d'assez respectable. Même si je reste sceptique sur ce Haut Conseil, dont j'ai peur qu'il soit un moyen d'instauration d'un gouvernement personnel.
Mais j'apprécie assez vos propositions notamment au niveau du pouvoir législatif...

S'arrêtant, elle reprit, regardant le Duc d'Origodes :

- Qu'en pensez-vous cher ami ?