La question du régime

Seuls une quarantaine de personnes, dont Antonius Gainotus et Giovan Buonaparté, avaient été conviées à la réunion d'aujourd'hui... la plupart étaient socialistes - plus ou moins favorable à l'Empire lui-même -, d'autres étaient républicains - en fait merksistes-luninistes ou anarchistes - et parmi eux naissaient une nouvelle tendance politique... ni socialistes, ni merksistes-luniniste et a fortiori encore moins anarchiste... une tendance démocratique, sociale, libérale et parlementaire à la fois : on les appelait les républicains radicaux. Et il est vrai que le Vicomte de Razard, socialiste rallié à l'Empire mais pas à la Démocratie Impériale (qui n'était qu'un artifice cachant un régime dictatorial instaurant un pouvoir personnel), appréciait de plus en plus leurs propos... se convertirait-il à ce mouvement ? Non, bien entendu... à moins d'un miracle.
Il les écoutait tout de même avec attention...

- Le Gouvernement du Belondor doit être le simple développement, l'aboutissement logique des principes de la Grande Révolution, sans quoi on se renierait. C'est au nom de la Déclaration des Droits de l'Homme que nous devons réclamer pour tout homme le droit à la vie humaine dans sa plénitude effective et les libertés qui vont de pair avec celles-ci...

Un discours socialisant en effet, mais qui s'éloignait des racines merksistes-luninistes.

Antonius assis a coté du vicomte de Razard écoutait avec attention ce discours. Et quand il fut fini il demanda au vicomte
"Qu'avez vous penser de ce discours?

Le Vicomte de Razard fut surpris d'entendre quelqu'un s'adresser à lui, tellement il réfléchissait depuis longtemps. Par ailleurs, depuis le début il avait vu Antonius Gainotus de l'autre côté de la salle, mais celui-ci s'était visiblement rapproché de lui - certainement même -. Il lui sourit et répondit :

- Sieur Gainotus... vous savez cela fait beaucoup de temps que je réfléchis... ah tout ces idées ! Les républicains que l'on appelle "radicaux" semble avoir de belles, très belles idées en fait... Mais bon. La République est-elle possible ? N'a-t-elle pas été définitivement discréditée par l'expérience merksiste-luniniste ? Personnellement je le pense, la preuve en est du temps que nous mettons à reconstituer des forces et à gagner la confiance des Belondaures. Mais... je pense qu'il faut tout de même plus de démocratie c'est certain et vous n'en doutez pas !

Il l'amena vers la gauche, et lui parla à voix basse tel un conspirateur, lui disant :

- J'ai une idée révolutionnaire... les Belondaures aiment la stabilité et l'ordre ainsi que leur fichue tradition monarchique - l'Empire en est une comme les autres ! - nous sommes d'accord ? Alors j'ai eu une idée qui pourrait réunir tous les Belondaures, royalistes, républicains comme impérialistes... Nous pourrions imaginer que tous les deux ans les Belondaures élisent leur Chef d'Etat parmi la famille des Bordebons ou des Temarariens qui présentent toutes deux leur prétendant légitime. Ainsi selon que l'un ou l'autre est élu il sera soit "Roi des Belondaures" soit "Empereur des Belondaures". Et par la même occasion les revendications légitimes et démocratiques des républicains seront exaucées... bien sûr il nous faudra du temps pour imposer cette idée... mais cela pourrait se faire si nous sommes habiles et pédagogues.

"Je trouve que c'est une bonne idée ce sera plus democratique que maintenant.Je vous dis je ne suis pas contre toutes ces traditions Empire ou Monarchie,si ca plait au peuple,je veux juste qu'il y ait une vraie democratie et non pas un semblant de democratie comme c'est le cas a present"

Le Vicomte de Razard savait que Gainotus ne disait pas totalement la vérité... la question du régime lui importait véritablement et il était extrêmement opposé à l'Empire ou à la Royauté. Néanmoins disait-il cela dans un accès de lucidité sachant très bien qu'elles sont les seules solutions possibles au Belondor... Il lui dit :

- Bien, je vous sais républicain mais la raison doit nous guider... ces radicaux ont de bonnes idées, mais la République est-elle réaliste ? Je ne le crois pas... aviez-vous des idées personnellement ?

Le Vicomte de Razard attendait une réponse franche...

Antonius vut que le Vicomte avait remarqué qu'il cachait ses vrais sentiments il lui repondit alors avec franchise
"Oui je suis républicain mais j'ai des raisons valables.Vous savez que je suis Ardanien d'origine mais que j'ai vécu dans les bas fonds ouvriers de la capitale,et dans ces endroits ou la misere est reine on as que faire des traditions empiriques ou monarchiques,on attend juste que l'on nous aide a remonter nos conditions sociales et c'est pour cela que je me suis engagé en politique :pour le bien etre des ouvriers et du peuple en général et je pense que la Republique offre plus de democratie que tout autres forme de régime mais je sais que pour le moment cela n'est qu'une chimère."

Le Vicomte de Razard restait perplexe aux propos du jeune Gainotus... n'était-il pas merksiste-luniniste anciennement si aujourd'hui il était républicain socialiste et qu'il venait d'Ardanie ? Ne cherchait-il pas à cacher son jeu en réalité ? Le Vicomte de Razard chassa toutes ces pensées de son esprit, et repris la conversation...

- C'est extrêmement intéressant en effet... Il nous faut une grande plate-forme, une vraie plate-forme si aujourd'hui nous voulons parvenir à l'emporter demain, et à faire triompher la liberté, la démocratie et l'égalité.
Attendez...

Il se retourna et dit :

- Excusez-moi, Dames et Sieurs...
Si je vous ai réuni aujourd'hui ce n'est pas seulement pour débattre mais pour que socialistes et républicains de tout bords présentent enfin un front uni autour d'une profession de foi, d'un programme clairement défini. Il ne s'agit pas de faire un grand programme de gouvernement car nous avons des divergences c'est évident, mais nous devons les mettre entre parenthèse le temps de redonner vie à la démocratie et à la liberté en cet Empire... Voici donc ce programme :

Citation :

Citoyens,
Au nom du suffrage universel, base de toute organisation politique et sociale, donnons mandat à notre député d'affirmer les principes de la démocratie radicale et de revendiquer énergiquement :''

• ''l'application la plus radicale du suffrage universel tant pour l'élection des Maires et des conseillers municipaux, sans distinction de localité, que pour l'élection des députés ;''
  
• ''la liberté individuelle désormais placée sous l'égide des lois et non soumise au bon plaisir et à l'arbitraire administratifs ;''
  
• ''la suppression du Conseil d'Etat et la responsabilité directe de tous les fonctionnaires ;''
  
• ''les délits politiques de tout ordre déférés au jury ;''
  
• ''la liberté de la presse dans toute sa plénitude, débarrassée de l'autorisation préalable ;''
  
• ''la suppression des brevets d'imprimerie et de librairie ;''
  
• ''la liberté de réunion sans entraves et sans pièges avec la faculté de discuter toute matière religieuse, philosophique, politique ou sociale ;''
  
• ''la liberté d'association pleine et entière ;''
  
• ''la suppression du budget des cultes et la séparation de l'Eglise et de l'État ;''
  
• ''l'instruction primaire laïque, gratuite et obligatoire avec concours entre les intelligences d'élite, pour l'admission aux cours supérieurs, également gratuits ;''
  
• ''la suppression des octrois, la suppression des gros traitements et des cumuls et la modification de notre système d'impôts ;''
  
• ''la nomination de tous les fonctionnaires publics par l'élection ;''
  
• ''la suppression des armées permanentes cause de ruine pour les finances et les affaires de la nation, source de haine entre les peuples et de défiance à l'intérieur ;''
  
• ''l'abolition des privilèges et monopoles, que nous définissons par ces mots : primes à l'oisiveté ;''
  
• ''les réformes économiques, qui touchent au problème social dont la solution, quoique subordonnée à la transformation politique, doit être constamment étudiée et recherchée au nom du principe de justice et d'égalité sociale. Ce principe généralisé et appliqué peut seul, en effet, faire disparaître l'antagonisme social et réaliser complètement notre formule : LIBERTÉ, DÉMOCRATIE, ÉGALITÉ''

Antonius commenca a applaudir et tous le monde le suivit et il parla au vicomte quand les applaudissement se furent tut
"J'adore votre programme ,nous avons la meme conception des idées démocratiques.Je vous aiderais a convaincre les gens de l'accepter car c'est le meilleur que nous puissions avoir.Nous aurons enfin une democratie et je serais fier d'en avoir été un des instigateurs,mes ancetres seraient fier eux qui ont vécu une dictature en Ardanie."