L'Empire du Belondor
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L'Empire du Belondor

Micronation s'inspirant du Premier et du Second Empire français ainsi que de la Rome antique.
 
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 L'Orbe rouge

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Lébian Thilovine

Lébian Thilovine


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MessageSujet: L'Orbe rouge   L'Orbe rouge EmptyMer 9 Nov - 23:47

Rendez-vous avait été donné dans un café non loin des quais de débarquement du port marchand d’Ecosient. L’endroit, assurément le plus malfamé de la ville sinon de l'Empire tout entier, était continuellement rempli par un flot de marins, de dockers et de trafiquants en tous genres aussi bien belondaures qu'étrangers. Une économie parallèle existait depuis de nombreuses décennies et jamais personne n'avais osé s'y attaquer laissant les marchés plus ou moins légaux être opérés dans cette zone de non-droit qui avait donné du fil à retordre aux autorités lorsqu'elles tentaient de fouiner un peu.

Depuis vingt ans, la police employait toujours les mêmes techniques pour infiltrer ces réseaux : elle envoyait des agents spécialisés dans le renseignement par un savant jeu d'acteur. Il fallait donc que ces officiers puissent incarner n'importe quel type de personnage et de se fondre au milieu de la masse délinquante. Evidemment, Lébian en avait longtemps fait partie et était devenu un mythe auprès de ses pairs : attaques déjouées, ventes d'armes révélées, intrigues de cour, fuite de personnes recherches. Il avait appris son travail grâce aux plus gros trafiquants micromondiaux et n'avait jamais hésité à devenir l'un des leurs lorsqu'il le fallait.
Son puissant réseau d'indics n'avait jamais faibli et tous le connaissaient sous le nom de " Ka ".

Au cours des dix dernières années, Ka n'avait plus montré signe de vie. Pour certains il était mort, pour d'autres il était parti en Avaricum ou au Zollernberg et enfin, quelques-uns disaient qu'il attendait le moment de son retour. Quelques agents de la Sûreté puis de la Sécurité Intérieure sinon de la Couronne avaient tenté de faire aussi bien que lui, mais jamais personne ne l'avait jamais égalé.
Ka était un homme discret, tantôt jeune, tantôt vieux, souvent marin, quelque fois marchand. Ka avait été Commandant de la Marine Marchande pour une mission... Ka pouvait être tout le monde et n'importe qui. Depuis sa subite disparition, une méfiance particulière régnait dans les affaires, on craignait que Le Magicien ne soit l'homme ou la femme avec qui on traitait.

Mais aujourd'hui, il était revenu au Port et avait sollicité un entretien avec l'un de ses plus anciens compagnons, un brigand de haute-volée, capable de trouver en un rien de temps tout ce que l'on voulait. Spécialisé à l'époque dans les armes, il s'était reconverti dans les produits de luxe, profitant de l'augmentation conséquente des droits de douane pour servir d'intermédiaire obligé. S'il savait qu'il risquait la peine capitale, il n'avait pour autant jamais été inquiété d'aucune sorte, travaillant toujours avec la police lorsque cela était nécessaire. Sa seule crainte était de voir la vieille école être remplacée par des bureaucrates sortis de concours n'ayant aucune approche du terrain et voulant simplement boucler tous les gens véreux que le monde enfantait tous les jours et expulsant des cuisses d'une catin un gosse dont la vie avait été calculée au moment de l'éjaculation de l'ivrogne qui avait utilisé ses dernières pièces pour jouir un peu.


Comme convenu, Lébian attendait dans le fond du bistrot qui lui servait à l'époque pour rencontrer ses indics. L'endroit était toujours bondé. Mais depuis quelques temps la vie sur le port avait changé. Avec l’annexion de la Germanie et l’augmentation des patrouilles de la Grande-Albion au large des côtes de l’Empire, les navires s’étaient faits plus rares. Il avec les crises internes que connaissaient ainsi bien le Zollernberg qu'Avaricum il ne fallait pas compter sur le marine marchande, toujours en calle sèche.
Un spiritueux en main, Le Magicien surveillait les allées et venues, mémorisant les visages, écoutant distraitement les conversations. Après environ vingt minutes d'attente, un homme ayant l'âge de la retraite entra dans le bar, salua le tenancier et lui commanda une bouteille d'alcool krasslandais. Ce dernier, après avoir simplement acquiesçé, tira sur une poignée dissimulée sous son comptoir ; dans le renfoncement du mur où se trouvait Lébian, privilégiant de la pénombre et d'un angle mort, une porte s'ouvrit dans un petit cliquetis, permettant aux deux hommes de disparaître pour poursuivre leur conversation de façon plus discrète.

La pièce, spacieuse, offrait tout le confort souhaité à un homme en cavale. Il s'agissait en fait d'un véritable appartement ajourné avec élégance bien que sans lumière naturelle. Tout était éclairé à la lampe à huile mais grâce à une ventilation savante, l'air était frais.


" Lorsque ton porteur m'a adressé ton colis, j'ai cru à une erreur. Mais devant le raffinement de la préparation du paquet, ça ne pouvait être que toi. La vie ici a bien changé depuis ton départ, Ka. Tu restes une légende que les mousses apprennent dès qu'il arrivent ici... Et si l'on apprend ton retour aux affaires, je pense que personne n'osera plus magouiller pendant un temps."

Machinalement, l'homme avait sorti deux verres en cristal d'une armoire et versé un fond d'alcool à la robe caramel. Dans une boîte close, il en prit deux pièces de tabac qu'il huma avec délice.

" Je commençais presque à regretter nos entrevues, ne serait-ce que pour pouvoir avoir l'occasion de discuter avec toi. Mais je suppose que si tu es là, ce n'est pas pour échanger quelques formalités avec un vieil ami. En quoi puis-je t'être utile ? "

Lébian s'était installé dans un confortable fauteuil et avait déjà allumé son cigare. Après avoir pris un fond d'alcool en bouche et tiré sur le tabac, il prit le temps que son hôte s'installe face à lui.

" Il me faut cent kilos de poudre, une horloge extrêmement fiable, cinq bouteilles d'alcool, un kilo de pommes de terre, ainsi que des tiges et des plaques de fer ; le tout pour demain... et à multiplier par trois. Il faudra que cette poudre soit chargée sur trois bâtiments différents dont tu trouveras la liste dans la poche intérieure de ta veste. "

Un sourire amusé s'installa alors sur le visage de Lébian. L'incrédulité de son interlocuteur l'amusait d'autant plus qu'il aurait dû s'attendre à un petit divertissement de ce genre. Face à lui, le marchand d'armes soupira d'exaspération et tapota sur son habit. Effectivement, quelque chose avait été glissé à l'intérieur de sa poche, sans qu'il ne s'en rende compte.

" Trois cent kilos de poudre à charger pour demain. Je te retrouve bien là, Ka. Tu sais, il est de plus en plus difficile de trouver des hommes prêts à ce genre de besogne. Qui se chargera de placer les bombes dans les bateaux, toi ? lança-t-il sur le ton de l'amusement avant de constater que sa question trouverait une réponse évidente. Qui d'autre de toutes façons... Je suppose que l'on entendra parler de ça dans les journaux d'ici quelques jours.
Tu as de la chance, j'ai toujours tout ce qu'il te faut ou j'ai la possibilité de l'avoir. Mais cela peut bien attendre la fin de ces cigares. "

Effectivement, l'affaire ferait les gros titres, mais le vieil homme était loin de savoir ce que la presse dirait dans ses articles fleuves. Dès lors la commande passée, les deux hommes prirent le temps d'échanger comme à l'époque, Lébian ne faisant qu'orienter la conversation pour que son ami poursuivre seul à dévoiler les petites affaires du Port d'Ecosient.
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Lébian Thilovine

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MessageSujet: Re: L'Orbe rouge   L'Orbe rouge EmptyLun 26 Déc - 6:04

La frégate impériale belondaure, "L'Orbe Rouge" accompagnée de ses deux corvettes venaient de quitter le port d’Ecosient dans le plus grand secret alors que le soleil perçait à peine l’horizon. A son bord avaient pris place plusieurs heures auparavant les anciennes familles régentes de Germanie. Elles avaient obtenu de l'Empereur Nabelnine II plusieurs milliers d’hectares en Alaïenie que chacun pourrait gérer à sa façon : les anciens monarques seraient désormais maîtres dans leurs petites terres confinées, étroitement gardées par des soldats du corps expéditionnaire alaïenien et n’ayant pour seul revenu que l’exploitation du sol et leur génie économiques et financier. Dans sa grande mansuétude, le jeune Empereur avait laissé en suspens un possible droit de construction de petits palais pour chacune des quatre familles qui pourraient encore ainsi se bercer d’illusion, loin des fastes de la vie micromondiale à laquelle ils étaient dorénavant étrangers.

Pour l’heure, seuls les services de Sa Majesté Impériale étaient au courant de la traversée, craignant que la Grande-Albion ne tente une quelconque opération en mer, notamment depuis la récente attaque de bâtiments battant pavillon belondaure. L'escorte était faible, les bâtiments, sortant juste des chantiers navals de Varsalance n'emportant pas plus de cinquante canons chacun avec un faible nombre d'hommes mais bénéficiant d’une construction savamment élaborée pour leur permettre de voguer à des vitesses jusqu’alors rarement atteintes par les classes construites habituellement. Tout avait été fait pour que ces bateaux de la Marine Impériale ne soient rien d’autre que des navires marchands devant apporter des équipements neufs aux troupes coloniales.

La traversée devait durer moins d’un mois et déjà le commandement de la flotte était en proie aux interrogations. La feuille de route qui avait été signée par un étrange officier supérieur de l’amirauté comme étant le seul itinéraire envisageable en raison du risque important de tentative d’abordage de la part de la Grande-Albion, était une route loin de toute côte et où aucun navire n’osait d’ordinaire s’aventurer en raison des forts courants et des tempêtes qui sévissaient parfois en pareille saison. Le choix même du commandant avait agacé, il s’agissait d’un jeune républicain qui n’avait pas manqué de faire volte-face et de prêter allégeance à l’Empire après les événements à Elbêröhnit ayant causé la disparition de feu Nabelnine Ier. Il avait reçu depuis peu le commandement de cette nouvelle garnison et s’était vu affecter auprès de lui de jeunes officiers sortant tout juste des Ecoles militaires de la Marine Impériale. En raison de la crise qui secouait l’Empire, il n’y avait pas eu d’inauguration fastueuse, le Grand-Moff avait fait seul le déplacement pour baptiser la nouvelle classe de navires qui serviraient à remplacer la flotte légère jusqu’à présent construire.

Au fond, tout le monde au sein de la flottille savait que cette mission ne respectait pas les formes habituelles. Pour certains, il s’agissait du style du nouvel Empereur, plus secret que son prédécesseur, pour d’autres, il s’agissait de la peur des espions de la Grande-Albion. D’aucuns affirmaient même que rien de tout ceci n’était officiel et que personne, au sein même du Gouvernement, n’était au courant de l’opération et que seul l’Empereur et un comité restreint avaient monté ce projet de toute pièce en cherchant à faire disparaître les anciennes familles régentes de Germanie. Sur les ponts des trois navires, les discussions allaient bon train entre les officiers et marins qui défendaient tous leur point de vue à grand renfort d’arguments parfois très convaincants. Nul arbitre, le débat était bien trop enflammé sinon vital pour que quelqu’un puisse s’octroyer le droit de concilier les points de vue ; pas même le Commandant Vespasis qui privilégiant tour à tour les différentes propositions qui lui étaient faites, preuve donc de sa grande inexpérience et immaturité.

Néanmoins, par souci de loyauté, la flotille respectait scrupuleusement le tracé décidé, les jours se suivant et se ressemblant : la mer était calme, le courant choisi leur permettant de voguer toutes voiles sorties sans que rien ni personne ne vienne troubler leur voyage. Au bout d’une quinzaine de jours, la polémique était retombée comme un soufflet. Et il n’en fallut pas plus pour que la Destinée n’entre en action.

Alors que des chaînes reliaient les navires pour permettre à la force du premier de tracter les deux seconds, une immense explosion fit voler des éclats de bois et de chair sur le pont de L’Orbe Rouge. Sans aucune explication possible, la cale du bateau venait de se fendre avec une lourde odeur de poudre. Le grand mât qui se trouvait justement au-dessus du lieu de la détonation ne tarda pas à flancher, se brisant en deux immenses morceaux sur la proue du bateau, qui s’affaissait déjà. Le Commandant Vespasis ordonna que l’on évacue immédiatement les navires vers les deux corvettes mais son ordre fût rapidement mis à mal. Avec une précision effroyable, les deux embarcations volèrent elles aussi en éclats, de lourdes charges ayant soudainement explosé dans les fonds de cale. On ordonna alors de mettre à l’eau les canots encore exploitables et l’on chercha sur les cartes les terres les plus proches. Le constat était évident, il n’y avait aucune côte atteignable en moins d’une semaine et les réserves de nourriture étaient pratiquement épuisées. Pour aggraver le malheur des pauvres naufragés, la coque de L’Orbe Rouge se fendit en plusieurs blocs en l’espace de quelques minutes, attirée vers le fond de l’océan. Quelques chaloupes furent mises à l’eau mais tout le monde se battait pour sa survie, les marins n’hésitant pas à se noyer entre eux pour éliminer la résistance.

Ceux qui jusqu’à présent avaient évoqué un possible complot impérial trouvaient dans leur dernier souffle une maigre récompense : avoir deviné le jeu de l’Empereur. Au milieu des cris et du sang, ceux qui avaient réussi à échapper au sort qui leur était primitivement réservé durent se résoudre avec fatalisme : personne ne sortirait vivant de cette mésaventure. Les chaloupes avaient toutes été trafiquées, de larges planches de bois ayant été sciées et rafistolées pour faire croire à leur parfait état. Et si l’action de l’homme n’avait pas suffit, d’imposants nuages surgissaient au loin, la nature ayant fait le choix de taire à tout jamais ce tragique régicide.

A Elbêröhnit, deux mois plus tard, toujours aucun scandale n’avait éclaté. Au Ministère de la Couronne, on indiqua à Son Excellence le Grand-Moff que les équipements commandés plusieurs mois auparavant avaient été livrés mais qu’il faudrait renouveler l’envoi des munitions et des uniformes, le Despotat d’Al-Harkoum faisant craindre un conflit proche et les besoins jusqu’alors laissés en attente devenant nécessaires. La lettre indiquait également que la flotille était désormais appelée à rallier l’Ismarkie afin de contrôler les eaux septentrionales. Au sein du Cabinet Bleu, une lettre informative indiqua au Premier Ministre que les familles germaines se trouvaient désormais en Alaïenie, au cœur d’immenses oasis et palmeraies et qu’un sort décent avait été réservé aux anciennes familles régentes. Enfin, l’Empereur reçut un paquet richement préparé, contenant des bas et une inscription calligraphiée avec le plus grand soin :
" Les Dieux prévoient parfois un sort inattendu aux belles chairs roses et les sauvent du trépas. Une princesse a cru voir une étoile briller pour elle, peut-être fusse votre cœur qui scintilla devant ses courbes. "
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Sa Majesté l'Empereur

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MessageSujet: Re: L'Orbe rouge   L'Orbe rouge EmptyLun 26 Déc - 6:32

L'Empereur était seul. Il regardait ce qu'il tenait entre ses mains. Il s'agissait selon l'inscription des bas de Catherine de Siekmaringen, la fille aînée du Roi Guillaume de Siekmaringen. Tous les princes régnant de Germanie étaient désormais morts. A présent, plus personne ne pourrait s'opposer à l'unification définitive de l'Occident sous l'égide du Belondor. Il avait certes dû pour cela sacrifier trois navires, des dizaines d'officiers et des centaines de marins... mais pouvait-on faire des omelettes sans casser d'oeufs après tout ?

Depuis la Fronde d'Elbêröhnit, il n'y croyait plus. Cet évènement l'avait profondément changé. Il était désormais plus que persuadé que l'on ne pouvait diriger un Peuple, une Nation, un Empire par les simples bons sentiments comme avait cru le pouvoir son père. Non. Il fallait pouvoir se montrer sans pitié, sans aucune pitié. Les Siekmaringen et leurs acolytes d'Eurone, du Matnal et d'Hollyade étaient des rivaux, ils devaient donc mourir. Et ceux qui avaient osé tenter renverser l'Empire subiraient le même sort.

Il reprit les bas de Catherine de Siekmaringen. Il relut l'inscription. Était-ce son écriture ? Possible... après tout, elle ne savait rien de tout ce qui avait été décidé. Il sourit alors, d'un sourire sans chaleur. Un sourire à glacer le sang.
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