Etzel de Varsalance Parti impérial démocrate
Nombre de messages : 947 Age : 46 Localisation : Elbêröhnit / Varsalance Date d'inscription : 20/02/2008
Notoriété Tendance politique: Démocrate-impérialiste
| Sujet: Entre liberté de la presse et liberté de critique Lun 14 Sep - 4:13 | |
| Le Ministre de l'Echiquier et de la Sûreté avait reçu en ce Ismarkine 26 Maxenine 2711 une missive de grande importance de la part du Secrétariat à la Justice tandis qu'il travaillait au sein du bureau ministériel. Le message d'une simplicité enfantine faisait mention du nouveau journal d'opposition qui, dès son premier article, ne manquait pas de culot en demandant la mise à mort de l'Empereur. Ce fut d'une main tremblante - celle-là même qui était en train de tenir le document - qu'Etzel de Varsalance la montra à son Secrétaire Général ; ce dernier en fit une lecture rapide avant de s'empourprer légèrement, le visage soudainement dur. Dans l'intimité du bureau, il se permit de tonner :
" Qu'est-ce que c'est que ce foutoir ? Vous avez permis la liberté de la presse et voilà que certains se permettent de critiquer pensant qu'ils ne risquent rien ! Infâmes propagandistes, calmoniateurs ! Monsieur le Ministre, je peux faire appeler le Secrétaire à la Sécurité Intérieure voire même le Ministre de la Couronne immédiatement, si vous le voulez. "
Dès lors que l'adrénaline eut son effet sur le Ministre, il sembla sombrer dans son flegmatisme usuel cherchant visiblement une solution. Laissant quelques dizaines de secondes afin de mettre ses idées en place, il avança :
" Je me suis battu pour que l'on ouvre au peuple un régime plus souple, je me suis battu pour fournir au peuple la démocratie et la liberté qu'il a toujours souhaité, je me suis battu pour permettre à des journalistes d'oser prendre la parole, mais s'il y a une chose que je n'ai pas défendu c'est de laisser la porte ouverte à tous les fanatismes et à toutes les calomnies ! Inutile d'appeler qui que ce soit ; faites repousser mon rendez-vous de treize heures, je vais aller moi-même voir le secrétaire à la Justice afin que nous évoquions l'utilisation du Code de la Presse dans cette affaire. Faites préparer un communiqué à l'attention de l'Empereur, je le signerai à mon retour ; mais attention, je ne veux rien de péremptoire, j'ai déjà mis Sa Majesté Impériale dans une situation embarrassante il y a peu, je ne veux pas réitérer la chose. "
Le Ministre, qui était aussi Duc, se souvenait de l'humiliation que lui avait fait subir l'Empereur concernant la trahison de la branche douairière, sous l'impulsion de feu sa tante, la Duchesse Anna de Varsalance. Ainsi, il ne reproduirait pas les mêmes erreurs et tiendrait le cap, prenant les décisions qui s'imposeraient et faisant en sorte que l'Empereur ne soit pas plus éclaboussé ; au demeurant, la situation politique avait été telle à la Diètes ces derniers jours que ceci ne serait peut-être pas même considéré de la part du monarque. Son visage potelé ne laissait entrevoir qu’une détermination sans faille, le Duc de Varsalance ayant toujours combattu avec fougue l’adversité ; sa volonté de rendre plus démocratique la culture se voyait être mise à mal par un faux-penseur véhiculant des propos dangereux et cela ne resterait pas impuni.
Après avoir donné ses dernières instructions à son Secrétaire Général, il quitta son bureau et traversa les nombreux couloirs et escaliers qui le séparaient du Secrétariat à la Justice, situé à l’extrême opposé de l’Hôtel servant de locaux aux Ministères de l’Echiquier et de la Sûreté. Ses déplacements dans l’aile nord étaient rares mais toujours efficaces ; lorsque les employés du secrétariat à la Justice le virent ainsi passer comme une flèche, saluant brièvement chacun d’entre eux, ils ne purent que s’interroger sur le motif de sa visite et n’eurent pas le temps de spéculer qu’ils comprirent en voyant leur Ministre pénétrer dans le bureau du Secrétaire d’Etat après avoir frappé.
Son Excellence Etzel de Varsalance était l’opposé même du Secrétaire Dinec Bouzigian ; l’un était grand, fort, charismatique, l’autre était petit, chétif et n’avait pas une grande constance. Néanmoins, leurs caractères se rejoignaient et ils étaient tous les deux de farouches travailleurs, cherchant et trouvant l’efficience voulue dans l’administration. Grâce à un travail plus que conséquent, la Justice se voyait ainsi être l’une des meilleures du micromonde, l’application des textes législatifs ainsi que la rapidité des juridictions ayant toujours contribué à fournir à l’appareil étatique d’excellents tribunaux.
Les deux hommes se dévisagèrent un instant, ne prenant pas même la peine de rentrer dans les salutations protocolaires. Ils se connaissaient depuis plus d’une vingtaine d’années et leur travail faisait preuve d’une rare synergie. Ils s’étaient connus à la Chancellerie Impériale, l’un n’étant qu’un jeune employé tandis que l’autre avait déjà pour charge la direction d’un Bureau. Ainsi, ils se côtoyaient plus comme des amis que comme des collègues depuis bien longtemps, n’oubliant cependant pas le but premier de leur fonction :
« Bonjour Dinec, je te remercie pour le message ; je ne m’attendais cependant pas à ce que l’information remonte par toi mais plutôt par le Secrétariat à la Sécurité Intérieure. »
Le secrétaire d’état eut un bref sourire avant de rétorquer le plus naturellement du monde :
« Tu n’oublies pas que j’ai eu le temps depuis bien longtemps de me constituer des réseaux et qu’ils sont extrêmement efficaces lorsqu’ils sont bien huilés. Le papier est posé sur la commode, si jamais tu souhaitais le lire. »
Indiquant un meuble au fond de la pièce, Dinec Bouzigian laissa le Ministre prendre note du contenu de l’article. Passèrent alors plusieurs minutes dans le bruit lourd des respirations pleines d’animosité. Lorsqu’il eut fini, Etzel de Varsalance prit le document et fila vers une étagère où était rangé en bonne place le Code de la Presse. Voyant son invité faire, le secrétaire d’état lâcha un simple : « fais comme chez toi, c’est un réel plaisir. » qui ne sembla pas être relevé. Laissant le Ministre feuilleter le menu ouvrage, il patienta avant de proposer :
« J’ai déjà relevé les articles qui t’intéresseront dans le cas présent et je me suis chargé d’ébaucher une requête près du Tribunal d’Elbêröhnit en vue de faire notifier un avertissement à ‘La Réforme’. Dis-moi ce que tu en penses et le cas échéant, je ferai porter ça immédiatement au palais de justice. »
En effet, était posé sous les yeux un document on ne peut plus formel à l’adresse du Président du Tribunal en vue de faire suspendre la publication de l’article ainsi que d’avertir le journal. La rédaction du document faisait preuve d’une grande rigueur et la demande n’était en rien impérative bien que le bon sens du juge ne soit d’abonder dans le sens de la requête. Acquiesçant à chaque ligne lue, le Ministre parut soulagé :
« Je ne sais pas comment te remercier ; ton travail est encore une fois d’une redoutable rapidité et devrait s’avérer tout à fait efficace. »
Le problème passé et un assistant envoyé vers le Tribunal d’Elbêröhnit, les deux hommes discutèrent de plusieurs dossiers qu’ils tachèrent de régler avec la même réussite. - Spoiler:
26 Maxenine 2711 La merveilleuse machine Notre temps est époque de grandes innovations et de grand progrès. Dans aucun temps avant tant de créatures furent mit au service de l’homme, tant de forces à disposition de l’imagination créative de l’être humain et donc le choix aussi grand de créer pour le salut de la race humaine des nouvelles choses dotées de toute la merveille étant possible. Le Belondor peut être fier car c’est un pays de grandes inventions. On y songe, pense, crée et contrôle au nom de l’amour à la science et la haine à l’ignorance. Tout le monde se met à inventer, même les politiciens ! En doutez-vous ? Regardez chez les nabelnistes, ces braves petites abeilles qui œuvrent sur la plus merveilleuse machine que l’homme su créer. Regardez comment avec leurs marteaux et leurs fourches, ils nous offrent une machine, une merveilleuse machine qui est la plus grande innovation depuis tout temps. Les nabelnistes sont très fiers de leur machine, qu’ils ont nommés César Democrator, en l’honneur d’un dieu païen car selon eux, cette machine est parfaite. Ils arguent fortement que la merveilleuse machine qu’ils ont crées fait que produire et ne consomme rien, qu’elle offre à tout le pays paix, gloire, prospérité et grandeur nationale sans aucun désavantage quelconque. Voila une révolution car ne fut-t-il pas que depuis tout temps, rien ne pouvait être produit sans devoir en sacrifier quelque chose ? Quelle joie donc quand on mit en marche cette machine, quand elle commença à produire sans rien clamer. Hélas, cette merveilleuse machine devait s’avérer comme être défectueuse car il est loi dans la nature que rien ne peut naitre de rien et donc on découvrit que cette merveilleuse machine consomma bien des biens pour produire ces choses que le peuple aime tant. Mais ceci n’aurait pas été grave si la matière première n’avait été tellement chère. Oui, car non seulement on découvrit qu’elle fut consommatrice mais en plus ont décela que la matière première que la merveilleuse machine devait engloutir fut de la plus valeureuse. Ceci fit venir les plus éminents scientifiques du pays qui en étudiant la machine devaient faire les suivantes conclusions. La merveilleuse machine pour créer la gloire et la grandeur nationale doit être nourrit avec les fils des mères de notre pays car la gloire et la grandeur peuvent selon les concepteurs de la machine qu’être fait à travers la guerre. Les ingénieurs nabelnistes n’eurent l’idée que l’art et la philosophie peuvent en faire autant pour la gloire et la grandeur sans devoir sacrifier des milliers de vies pour conquérir des terres que finalement coûteront plus qu’elles apporteront de gain et aussi qui souvent sont reprises par ceux qui la domine légitimement. Une erreur de conception terrible car la vie humaine étant la plus précieuse des biens est ainsi gaspillée tant que la merveilleuse machine est en marche pour produire une gloire et grandeur qui sera dans quelques années dissipée. Combien de guerres ont déjà été faites durant les quelques années de règne de la merveilleuse machine ? Très probablement bien plus que notre peuple aura fait en temps normal durant deux siècle. Combien de fils morts gisent dans des champs qui sont aujourd’hui dans des pays étrangers ? Des milliers, des centaines de milliers qui nourrissent les champs germains et d’autres pays. Mais au grand damne, la merveilleuse machine devait avoir un second grand défaut de fabrication. Quand les scientifiques étudieront encore plus profondément cette machine, ils firent la découverte que pour assurer la paix et prospérité, elle peut que le faire si toutes les libertés si durement conquises par le Peuple sont brûlées dans son four pour nourrir le mécanisme répressive de la machine. Qu’elle affreux gaspillage de ressources car n’est pas la liberté mère d’art et de culture ? N’est la liberté pas le bien le plus précieux après la vie ? A quoi sert la paix si l’homme n’est pas libre ? A quoi la prospérité si on ne peut pas se réaliser librement ? A peu, je dis ; à rien, j’ose même affirmer. La vie et la liberté, voila ce que la merveilleuse machine nous prend pour nous offrir une paix semée de guerres de conquêtes, une stabilité conquise par l’épée et non la plume et une gloire gagnée par le sacrifice de milliers de fils dans des guerres inutiles. Finalement, cette merveilleuse machine n’est pas une révolution mais une malédiction, une création maléfique qui doit être détruite pour éviter qu’elle fasse d’avantage de dommages dans notre pays. Quand la machine enchaine l’homme à l’état d’animal, il est temps qu’elle cesse d’exister. Détruisons la merveilleuse machine et brûlons ses créateurs sur le bûché pour que plus jamais l’homme ose créer à partir du fer et du bois une création aussi maléfique. Prenons un âne et mettons-le à la place de la merveilleuse machine comme le firent nos ancêtres pour cultiver leurs champs car l’âne par nature n’exigera de sacrifier nos fils pour la guerre de conquête car cette notion absurde ne lui est connu et aussi il n’exigera notre liberté pour une fausse paix et une stabilité fictive. A mort la merveilleuse machine ! Jean-Luc de Mondo
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