Conférence de presse de fin de mois [Izaleninel 2709]

L'Empereur avait convoqué les chaînes de télévision du Belondor, ainsi que les journaux pour la désormais, habituelle et obligatoire, conférence de presse de l’Empereur, de fin de mois, en ce 39 Izaleninel. De nombreuses personnes étaient présentes. L’Empereur allait répondre aux différentes questions qui allaient lui être posées. L’activité et l’excitation était perceptible parmi les journalistes, étant donné les derniers évènements. L’Empereur sortit par la porte de derrière et entra dans la salle de presse du Palais Impérial Ceronine II, où une centaine de journaliste l'attendait. Les journalistes respectèrent tous le protocole impérial, même si ce fut de mauvaise grâce pour certains, et lancèrent un « Gloire à l’Empereur ! ». L'Empereur leur répondit avec un hochement de tête en souriant et un "bonjour". A ce moment, l’Empereur commença à parler :

- Bien, bonjour mesdemoiselles, mesdames, messieurs. Je suis heureux de voir que le fait que j'ai avancé d'un jour la date de la conférence de presse ne vosu ait pas perturbé. Je suis encore plus satisfait de voir que celles-ci attirent toujours autant de monde et qu'elles deviennent une habitude quasi institutionnelle. Je suis donc heureux de vous accueuillir pour la troisième fois et j'attends vos questions.

-"Votre majesté, une question pour L'Impertinent, je vous prie.
Lors de sa première conférence de presse, votre Premier-Consul, monsieur Nérym, a affiché une détermination sans faille de conduire la politique impériale, sans céder à quelque pression que ce soit. Or, comment expliquez-vous ce revirement du gouvernement en ce qui concerne sa politique économique, désavouant celle-ci avant même qu'elle ne soit appliquée ? Avant même d'engager les réformes promises, le Premier-Consul a affirmé(je cite) "qu’(il) ne souhaitait pas créer de nouveaux conflits internes et qu’il n’entamerait donc point une politique de nationalisation" : alors, aveu d'impuissance et de l'inanité de sa propre politique ou volonté d'agir de façon à causer le moins de remous possible ?"
C'est contradictoire ! Monsieur Nérym, un "faux dur mou" ?

L'Empereur, sourit, et répondit :

- Clairement, où voulez-vous en venir ? Vous voulez savoir si c'est moi qui lui ait demandé de changer de politique ? Le Premier Consul est celui qui dirige la politique nationale... c'est donc à lui de déterminer quelle politique il convient de mener, ne croyez-vous pas ?

(La duchesse sourit et répondit)

-"Certes, mais Votre Majesté, de par les pouvoirs qui lui sont conférés par la constitution, n'est pas un chef d'état réduit à inaugurer les chrysanthèmes. Je pensais que Votre Majesté gouvernait aussi. Mais je souhaiterai vous poser une question sur votre "domaine réservé", la diplomatie, si Votre Majesté le permet : où en est-on dans ce domaine ? Avec quelles nations le Belondor est-il en passe de se rapprocher et de conclure des accords ? Je vous remercie."

L'Empereur eut un rire contenu et poli :

- Madame... vous savez aussi bien que moi si vous connaissez la Première Constitution Impériale Nationale, que le Premier Consul dirige l'action du Gouvernement et la politique intérieure de la Nation, tandis que les Affaires Extérieures (diplomatie et armée), constituent mon domaine réservé. Bien, que j'ai effectivement un pouvoir au niveau intérieur et que le Premier Consul me rende des comptes, il serait assez mal venu que je m'occupe seul de la politique intérieure... sinon pourquoi avoir un Premier Consul ?
Concernant les Affaires Etrangères, les choses avancent, notamment grâce à l'action du Consul des Affaires Extérieures. Nous devrions avoir d'ici peu de nouveau un traité avec Avaricum (par ailleurs, une solution devrait être trouvée prochainement quant au problème argenois) et Locquetas ; et les relations avec le Silverland sont bien entendues beaucoup plus chaleureuses que lorsque le régime totalitaire de Ford était en place. Enfin, il est possible que nous reprenions des discutions avec Libertas, bien que j'avais demandé à Monsieur Nerym de ne pas s'en occuper, ou alors en dernier lieu, depuis que nos tentatives d'approches furent restées lettres mortes...

-"Je vous remercie de nous rappeler que vous n'êtes donc pas complétement étranger, ni réservé, vis à vis du domaine de la politique nationale, vu que le premier consul vous doit des comptes. Je suppose qu'il n'agit pas non plus en "free lance" ? Sinon, pourriez-vous nous donner des précisions supplémentaires quant à l'évolution de la situation au sujet d' Argentorate ? Je vous remercie."

L'Empereur répondit :

- Madame, bien entendu que le Premier Consul n'agit pas en toute liberté. Je le nomme, il est donc normal qu'il me rende des comptes, bien qu'il ait une totale liberté de manoeuvre quant à la politique à mener... même si nous discutons souvent ensemble sur l'impulsion à donner ; ce qui est normal. A ce propos... que veut dire "free lance" ? C'est un mot originaire de quelle langue ?
Concernant Argentorate, nous avonçons très bien et sommes sur le point de trouver un accord tripartite sur les statuts et protection à accorder à l'île. Nous avions dressé un premier traité qu'Argentorate a refusé pour... des raison "sentimentales". Le second traité devrait en toute logique aboutir si nous parvenons à un accord sur ce "sentiment".

-"Free-lance est un mot d'argot chic et branché, qui signifie indépendant, Votre Majesté. Toutes mes excuses. Est-il possible de connaître les raisons de ce refus...sentimental d'Argentorate ? A quelles conditions un accord serait-il possible ? Je vous remercie."

- Oh, c'est bien simple... le Prince d'Argentorate est très attachée à sa ville natale qu'est Habsbourg ; et il ne supporterai pas de s'en séparer et de la voir abandonner à la future Couronne d'Argentorate-Orientale ; lui récupérant celle d'Argentorate-Occidentale. Or, le premier traité prévoyait qu'Habsbourg revienne à l'Argentorate-Orientale ; il a donc refusé et demandé à ce qu'Habsbourg qui n'est qu'à 40 kilomètres de l'Argentorate-Occidentale, lui revienne. Les Avarois en ont été fort fâchés... Nous, étions favorables à ce que l'Argentorate-Occidentale, sur lequel nous établirons un protectorat pour nous assurer de leur indépendance, la reçoive... Nous essayons donc de trouver un terrain d'entente.

Attendant de nouvelles questions, l'Empereur continua :

- D'autres questions, messieurs-dames ? La télévision n'aura-t-elle jamais de question à poser ?

Les journalistes rirent...

Constatant qu'aucun de ses confrères ne se décidait à poser de question, la rédactrice en chef de L'Impertinent demanda à nouveau la parole :

-"Votre majesté, encore une question, je vous prie. Le Belondor, tellement attaché à l'idéal de démocratie, est-il favorable à l'auto-détermination, la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes ? Je veux dire par là que toutes ces négociations tiennent-elles des souhaits des concernés, c'est à dire, les habitants légitimes des territoires visés ? Je vous remercie."

L'Empereur répondit :

- Oui, Argentorate est désormais convié à ces discutions... c'est d'ailleurs parce qu'il n'y a pas eu de discutions avec les principaux intéressés que l'accord n'a pu être trouvé. Aujourd'hui, tout cela avance très bien et je suis certain que nous pourrons trouver un arrangement dès demain. J'espère que ce 40 Izaleninel sera fructueux...

-"Je vous remercie. Mais l'exemple de l'Argentorate m'incite à vous poser une nouvelle fois la question sur les principes de la diplomatie belondaure : Le Belondor, tellement attaché à l'idéal de démocratie, est-il favorable à l'auto-détermination, la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes ? "

L'Empereur surpris, répondit :

- Je crois avoir déjà répondu à la question, non...

La duchesse secoua la tête, d'un air désolé :
-"non, Votre Majesté".

L'Empereur circonspect, répondit :

- Et bien le Belondor est favorable à la libre-détermination des peuples dans les limites qui s'imposent ; c'est-à-dire, qu'au nom de la souveraineté nationale, tout ne doit pas être permis. Le droit d'ingérence doit pouvoir exister face à certains types de régimes ou des situations très graves qui remettent en cause l'existence d'une nation.

-"Ne craigniez-vous pas que ce...droit d'ingérence ne puisse être interprètable de façon élastique et subjective, risquant d'entraîner certaines dérives, aux conséquences dramatiques ? Imaginons le cas d'une nation que l'on suspecterait de disposer d'armes de destruction massive, et que cette rumeur soit infondée ? Ne pensez-vous pas qu'il est difficile et périlleux de s'autoproclamer "juge et gendarme" du voisin ? Je vous remercie."

L'Empereur souriant répondit :

- Et que devrais-je faire selon vous ? Laisser un pays tomber dans l'anarchie au nom de la souveraineté nationale inviolable ? Le laisser mourir et se faire dépecer par de voraces voisins ? Ecoutez... tout principe diplomatique, et surtout les principes diplomatique bien pensants de la souveraineté nationale inviolable, ont un revers de la médaille et peuvent mener à des dérives. L'interprétation de ceux-ci, les hommes qui sont au pouvoir peuvent amener à des dérives.
Mais il faut bien prendre des décisions ! N'est-ce pas ? C'est ce que je suis censé faire... même si ce n'est pas toujours facile, bien loin de là. Il n'y a rien de pire que l'attentisme et l'inaction... voilà pourquoi je préfère agir... vite de préférence, mais jamais dans la précipitation.

- Votre Majesté, pour BTV1, Nous aimerions savoir qu'elles sont vos intentions pour l'avenir ? Etes vous content de votre gouvernement ? Et pourquoi avoir choisi Edmens Dantine, qui n'est qu'un compositeur ?

L'Empereur répondit :

- Mes intentions pour l'avenir sont de continuer à m'occuper de la politique belondaure comme l'exige ma fonction impériale, tout particulièrement en ce qui concerne la politique étrangère. Le Gouvernement pour l'instant rempli bien ses fonctions, même si l'économie ne repart toujours pas... Et Edmens Dantine, a je pense répondu à la question à ma place, en montrant toutes ses compétences à ce poste de Consul des Affaires Intérieures...

L'Empereur poursuivit :

- Y-a-t-il d'autres questions ?

- oui, votre Majesté, pour BTV1, j'ai compris votre reponse, mais ce n'est pas allez un peu vite en besogne ?

- Votre Majesté, pour Canal One, Avez vous des ides quant a la prochaines majorité? Comment voulez vous remettre a pied l'économie? Pensez vous que le Nabelinisme risque un jour d'être appliqué?

Répondant au journaliste de BTV1, l'Empereur dit :

- Vite en besogne ? Je ne crois pas... et la preuve en fut faîte depuis... Mais pouvez-vous êtres plus précis sur votre question ?

Puis, se tournant vers le journaliste de Canal One, il dit :

- Des idées quant à la prochaine majorité, oui ça j'en ai... mais cela ne regarde que moi. (rires) La nouvelle constitution fait du Premier Consul le chef de la politique intérieure de l'Empire, même si évidement nous collaborons ensemble pour ne pas s'interférer... alors même si j'ai des idées, et je pense que vous les connaissez, en matière d'économie, je fais confiance au Premier Consul pour répondre à cette question. Quant au nabelnisme, bien sûr que j'ai l'espoir qu'il soit un jour appliqué, et je pense même que le nabelnisme - qui n'est qu'une sorte de libéralisme régulé - est le seul moyen de faire redémarrer l'économie belondaure, qui tourne au ralenti depuis 4 mois... Maintenant, vous savez, l'UIP est plus tourné vers le social que je ne le suis... ce n'est pas parce qu'il se revendique nabelniste que je voterai pour la coalition PST-UIP. Je suis comme dirait un de mes collaborateurs un libéral-nabelniste...

Il eut quelque rire dans l'assemblée face au terme libéral-nabelniste.

Encore une question pour le Canal One, avez vous déjà des idées pour le prochain premier Consul de l'Empire?
Pensez vous que le Sieur Nérym fait actuellement en temps que premier Consul un vrai travail?