Rencontre Belondor-CSH

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Avant de venir au Secrétariat des Affaires Etrangères, Ulk avait passé quelques jours à visiter ce pays. Il avait été subjugué par la qualité de l'architecture belondaure ainsi que par la capacité des locaux à entreprendre à partir de si peu de technologies....Mais Ulk avait fini par s'y habituer, après, tout, il s'agissait déjà de sa deuxième visite dans l'Empire!!!

Il s'avança dans les bureaux et trouva un chargé d'affaires qui vaquait à ses occupations. Essayant de parler son meilleur micromondien, pour se faire comprendre, il lui demanda où se rendre pour rencontrer le chargé des Traités de Reconnaissance ou autres diplomates compétents. Ce dernier, regarda la petite équipe de diplomates qui accompagnait Ulk. Consciencieux, il demanda aux scanthélois, le laisser-passer qui leur avait été donné à leur arrivée. Ulk sortit son papier. Le chargé d'affaires hocha la tête, satisfait. Il leur indiqua alors, un escalier à prendre, puis leur dit-il, qu'il pourrait s'annoncer au secrétariat adéquat.

La délégation prit l'escalier en question, embellit par un remarquable travail de sculpture et par quelques toiles de maitres belondaures. Puis, comme annoncé, les scanthélois se trouvèrent devant le préposé. Ulk prit alors la parole :

"Monsieur, bien le bonjour,

Je suis Ulk Pinsson, représentant diplomatique scanthélois (tendant son papier...) et je souhaite être aiguillé vers le ou les diplomate(s) pour que nous rédigions, ensemble, un traité de reconnaissance entre nos deux nations. Pouvez-vous nous indiquer le chemin à suivre?"

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La puissance du Belondor était parfaitement incarnée par son administration impériale. L'ensemble de l'exécutif était réparti au sein du Palais Ceronine II, vaste ensemble de bâtiments comptant pas moins de dix-sept mille fonctionnaires. L'administration avait pour objectif de tendre l'efficience et l'efficacité, ne laissant guère de place à l'erreur. Au milieu de cette immense fourmilière humaine, le Secrétariat aux Affaires étrangères disposait de locaux parfaitement agencés dans un esprit volontairement militarisé, à l'instar de reste de l'Office de la Couronne. Toutefois, la rigueur exigée par le travail n'empêchait pas pour autant les agents impériaux d'oeuvrer pour le Nation au sein de bâtiments majestueux ; au contraire, le raffinement de la décoration, allant des tableaux monumentaux sur les murs jusqu'aux dorures sur les poignées de porte, illustrait parfaitement dans quel cadre somptueux l'administration s'évertuait à servir le peuple Belondaure.

Le fonctionnaire prit le document tendu par le sieur Pinsson et y apporta une lecture méthodique. Visiblement rassuré, il le remit ensuite au représentant diplomatique scanthélois tout en jaugeant du coin de l'oeil le reste de la délégation. Alors, d'une voix chaleureuse mais sans un sourire, le fonctionnaire leur répondit :

- Excellences, je vous prie de bien vouloir me suivre.

Quittant son bureau, l'agent belondaure invita le groupe à suivre un long couloir richement décoré de portraits et de bustes en marbre de diplomates et de militaires ayant servi sous le règne de la Dynastie de Temararien. Vingt-cinq mètres plus loin, le fonctionnaire ouvrit une première porte, servant d'antichambre, puis une seconde, pour faire arriver la délégation scanthéloise dans une immense salle de réception où se trouvait une immense table en bois rare et environ une cinquante de chaises qui en faisaient le tour (démonstration simple mais efficace du gigantisme d'un pareil meuble).

- Je vous invite à vous installer, un représentant de l'Office de la Couronne va vous rejoindre. En attendant, ces messieurs vont s'occuper de vous. Passez une agréable journée.

Se retirant, le fonctionnaire fut immédiatement seconder par trois huissiers en costume noir et gants blancs. Ces derniers proposèrent à la délégation des mignardises et différents types de boissons (froides ou chaudes, alcoolisées ou non). Au bout de quelques minutes, on vint annoncer l'arrivée imminente d'un diplomate de la Couronne.

Son Excellence le marquis Sévélien Noirest de Valberg fit son entrée, accompagné d'une dizaine d'assistants. L'homme, la cinquantaine passée et déjà les cheveux poivre et sel, arborait un magnifique ensemble bleu nuit, tandis que de petites lunettes rondes étaient perchées sur son nez aquilin. Ouvrant grand les bras à l'adresse de ses interlocuteurs, il leur accorda une révérence avant de les saluer :

- Bienvenue au Belondor. Je me présente, Sévélien Noirest, Marquis de Valberg et diplomate de la Couronne. On m'a informé de vous souhait de travailler sur un Traité de reconnaissance entre nos deux nations. Puisque je suppose que votre temps est précieux, je vous propose que nous débutions les discussions dès maintenant, ces messieurs s'occuperont de prendre les notes préliminaires à la mise en place d'un texte officiel.

Il désigna d'un geste de la main les officiers impériaux qui étaient déjà en train de sortir leur matériel pour pouvoir se mettre rapidement au travail et ne surtout pas retarder le début des discussions. Poursuivant sur le ton de la bonhomie, afin de mettre en confiance les représentant scanthélois, le marquis poursuivit :

- Mais avant tout cela, peut-être avez-vous des questions ou des attentes de ma part.

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Les scanthélois étaient véritablement fascinés par toute la décoration belondaure. On sentait chez ce peuple, une volonté certaine de marquer leur prestige, par différents moyens : arts, cuisine, réception, manière de procéder, intelligence....Bref, on sentait une immense panoplie de qualité prête à être déployée pour la grandeur de l'Empire.

La délégation gouta un peu aux mets apportés par les belondaures et bien que certains goûts leur étaient inconnus, les scanthélois se délectèrent des aliments apportés. Puis, apparu la délagation belondaure menée par le Marquis de Valberg qui se présenta. Voyant la rapidité d’exécution des auxiliaires belondaures, les scanthélois se dépêchèrent de se mettre en place.

Une fois assis, les assistants scanthélois laissèrent Ulk Pinsson, chef du Département Scanthélois des Affaires Etrangères, prendre la parole au nom de la délégation. Ulk se leva et rendit la révérence au Marquis :

"Monsieur le Marquis,

C'est pour nous, un honneur que d'être reçu dans un tel palais, avec tous les honneurs que vous nous rendez. Je tiens d'abord à vous féliciter pour la qualité de l'accueil de votre administration, ainsi que le zèle qu'elle a eue pour nous orienter correctement à travers les nombreuses salles de ce si magnifique bâtiment.

Comme vous l'avez compris, nous souhaiterions finaliser les relations informelles que nos nations possèdent depuis près d'un an maintenant, à travers la rédaction d'un traité, à minima. Notez bien, Monsieur le Marquis, le minima, car les scanthélois sont toujours ouverts à d'autres formes de coopération qui peuvent être mises en place.

Aussi, puisque vous me demandez si j'ai quelques questions, la CSH aimerait savoir quels types de traité vous souhaiteriez adopter avec nous. Simple traité de reconnaissance, ou traité plus poussé mettant en avant des points particuliers? Enfin, quels sont les points intangibles que vous souhaitez faire apparaitre dans le futur Traité?

Enfin, je vous rends la pareille, avez-vous des questions que vous aimeriez nous soumettre, sur n'importe quel sujet?

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Le Palais impérial Ceronine II semblait toujours faire son effet sur les visiteurs novices, avertis ou non. N'était-ce pas pour cela que les souverains du Belondor, depuis des siècles avait tant dépensé dans son entretien, sa rénovation ou sa modernisation ? S'il était unanimement considéré comme le plus beau - et le plus ancien - des palais officiels, ce n'était pas pour rien. Réfrénant un sourire à cette pensée, le marquis Sévélien Noirest de Valberg répondit à la délégation scanthéloise conduite par le Sieur Pinsson :

- Votre Excellence, il n'y a rien de plus agréable qu'être entre gens civilisés. Si nos deux régimes sont forts différents, c'est un euphémisme, nous n'en reconnaissons pas moins la vertu civilisatrice de la Confédération de Scanténoisie-Helvetia. Vous êtes, comme l'on dit par chez nous, "de bonne compagnie". Nous sommes honorés de pouvoir vous montrer les fastes de l'Empire du Belondor..

Il inclina de quelques degrés sa tête en signe de salut puis continua :

- Le Belondor a eu ouïe dire sur la susceptibilité scanthéloise en ce qui concerne les altérations de sa souveraineté dès qu'un traité allait plus loin que la simple reconnaissance mutuelle. Oh ! Soyez assurés que nous n'en sommes pas choqués, car il en va de même au Belondor. De fait, nous saurons nous contenter d'un tel traité. Néanmoins, peut-être serait-il possible d'inclure une clause concernant notre coopération afin d'aboutir à la création d'un organe intergouvernemental officiel du Continent Nord - dans le cadre de ce que Sa Majesté souhaitait voir être dénommé Conseil des Six - jusqu'à, si cela s'avère possible, son élargissement à un septième membre - le Crasselande, peut-être ?

Il s'arrêta un court instant puis conclut :

- Qu'en dîtes-vous ?

(...)

Ulk sourit quelque peu à l'intervention du Marquis, notamment sur la soi-disante susceptibilité scanthéloise :

Votre Excellence,

Il va de soi que la Confédération souhaite que son intégrité territoriale soit préservée comme il en va de même pour celle de l'Empire et de ses dépendances. Nous dirons que nous sommes tatillons sur les notions qui caractérisent notre société : La Paix et l'Ecologie. Voilà les vertus que nous nous échinons à défendre!

Reprenant son souffle,

Un simple Traité nous suffira amplement. Et je pense que nous pouvons pleinement inclure la notion de coopération entre nos Nations, que ce soit dans le domaine diplomatique, ou culture, ou même humanitaire. Nous ne serons pas fermés sur ce point. Et il peut en effet, être opportun de préciser que nos pays feront de leur possible pour arriver à la création d'une telle entité sur le Continent Nord, regroupant l'ensemble des nations viables.

Se repositionnant sur sa confortable chaise :

Excellence, j'aurai aussi souhaité inclure la dimension des transports dans un article quelconque. Vous n'êtes pas sans savoir que nos pays seront prochainement reliés par le train, ce qui est une considérable avancée pour le Continent Nord. La CSH est très encline à développer les transports aériens, mais nous ne savons pas si vous possédez un montgolfiérodrome qui pourrait accueillir une liaison aérienne entre nos capitales respectives...Bref, quel est votre sentiment de ce point de vue...est-ce possible d'envisager une telle chose?

Enfin, avant de vous laisser la parole et je m'excuse de la monopoliser (esquissant un sourire), souhaitez-vous que nous rédigions le Traité ensemble ou votre équipe de diplomates, que je constate très à l'écoute depuis le début de cette rencontre, est prête à s'en occuper?

(...)

S'entendre se faire appeler "excellence" alors qu'il ne l'était pas charmait énormément le Marquis. Mais il ne devait pas se laisser aller et rester concentré. Soit dit en passant, les demandes de la délégation scanthéloise n'étaient pas outre mesure, bien loin de là, extravagantes. La Confédération de Scanthénoisie-Helvetia tout comme l'Empire du Belondor souhaitaient que leur souveraineté soit préservée. On se contenterait donc d'un traité de reconnaissance mutuelle avec un vague volet sur une coopération afin d'oeuvrer à l'unité du continent Nord. De toute façon, Sa Majesté ne semblait que peu favorable aux projets à trop de hardiesse dans de telles perspectives. Le marquis Sévélien Noirest de Valberg répondit donc au Sieur Pinsson :

- Votre Excellence, les propositions que vous faîtes conviendront à Sa Majesté, je n'en doute guère. Si vous le souhaitez nos services pourront s'adonner dans les jours qui viennent à la rédaction d'un projet et nous pourrons définir d'une nouvelle rencontre pour l'amender et le valider ? Que dîtes-vous de nous revoir dans trois jours ?

Monsieur le Marquis,

Cela me convient parfaitement. J'en profiterai pour continuer à visiter votre capitale...sur vos bons conseils et ceux de vos collaborateurs.

Je ne doute pas que nous arriverons à un traité qui servirait de point d'appui à une coopération qui s'élargira avec le temps.