L'Empire du Belondor
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L'Empire du Belondor

Micronation s'inspirant du Premier et du Second Empire français ainsi que de la Rome antique.
 
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 Rumeurs et discrétion

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Sa Majesté l'Empereur

Sa Majesté l'Empereur


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MessageSujet: Rumeurs et discrétion   Rumeurs et discrétion EmptyMar 2 Fév - 12:06

Ils le dévisagaient sans arrêt. En permanence. Comme s'il n'était qu'un animal au zoo, une bête de foire des plus drôles qu'on exhibait à leur plaisir des yeux. Il revenait de ses leçons quotidiennes avec son précepteur, car il était nécessaire d'être correctement préparé au futur métier qui l'attendait et qui ne manquerait pas d'être des plus harassant, des plus complexe. Et eux que faisaient-ils ? Ils palabraient !

- On dit qu'il n'intervient jamais lors des séances du Conseil d'État, ce qui aurait le don d'agacer son père, dit le Comte de la Maruville, descendant d'une illustre lignée d'aristocratie d'Ancien Régime.
- A l'évidence, il n'a pas hérité des talents de son parent, plein d'idées, de génie même... qui sait s'exprimer, disserter, exposer ses projets. Lui n'a jamais rien à dire, renchérit l'interlocuteur du Comte, un certain Baron d'Aultrecque.

« Ne comprennent-ils donc pas que je ne suis pas mon père ! » Le Roi d'Ardanie Maxenine-Nabelnine était furieux, agacé de tous les ragots que l'on pouvait entretenir sur son compte, des médisances que certains avaient la « bonté » de lui rapporter, des inquiétudes que l'on exprimait à haute voix, sans précaution, ne serait-ce qu'à la seule idée de le voir un jour monter sur le trône de l'Empire du Belondor.

- Il est totalement incapable. Son frère cadet est bien plus brillant, plein de charisme et d'allant... il saurait gouverner l'Empire, lui, dit la Comtesse de la Maruville qui s'était jointe à la conversation de son époux.

« Mon frère ? A ma place ? Mais encore ! Il n'est que façade, derrière ses belles paroles, il n'y a rien. Il ne travaille pas, n'est qu'orgueil éhonté et inculte. Le pouvoir ne serait-il donc que l'apparence de la compétence ? La forme l'emporterait-elle donc obligatoirement sur le fond ? Je ne peux le croire, je ne veux le croire ». Le Prince Héritier s'avança dans le couloir, ayant suffisamment entendu de manière des plus discrètes ce que l'on disait de lui. Lorsqu'ils le virent s'avancer, les courtisans qui, il y a moins de dix secondes disaient le plus grand mal de lui, s'inclinèrent de la manière des plus révérencieuses et exprimèrent leurs respect, persuadés de ne pas avoir été découverts :

- Votre Majesté, vous voir apporte joie et félicité à notre journée, commença le Comte de la Maruville.
- Monsieur le Comte, le coupa le Roi d'Ardanie de sa voix la plus neutre et basse possible afin de les conforter dans leurs idées qu'il n'était qu'un incapable, mon père vous a en haute estime.

Ils restèrent là. Dix secondes. Quinze secondes. Dans le silence. Le Comte s'était relevé et paraissait gêné que le Roi d'Ardanie ne fasse rien d'autre que de le fixer dans le blanc des yeux tout en ayant le regard étrangement dans le vague, comme s'il était ailleurs, comme s'il rêvait et laissait divaguer son esprit dans les sphères de l'inconscient.

- Je vous laisse, Monsieur le Comte.
- Ce fut un plaisir, Majesté.

Le Prince Impérial continua à marcher, toujours aussi seul. Il n'était pas heureux. Il n'aimait pas la Cour. Il n'aimait pas cette ville d'Elbêröhnit, sale, obscure, puante et malsaine. « Vivement les travaux de mon père ! » Il aurait tellement préféré vivre au grand air, combattre à la tête d'armées gigantesques. Il se sentait né pour la chose militaire. Mais son père aussi était un grand chef militaire et il se refusait à laisser son fils combattre, bien qu'il fut majeur. En effet, n'avait-il pas dix-huit ans depuis hier et les grandes festivités de Cour qui ont honoré ce moment ? Il est vrai que le Belondor était en paix...

Les jeunes femmes de la Cour s'étaient toutes montrées insistantes afin d'être honorées... d'êtres les premières à toucher le corps du futur Empereur. Âgées de quinze à plus de trente ans, les propositions n'avaient pas manqué ce soir du 3 Amezzianel 2712. Mais il les avait toutes éconduites. « Qu'ais-je donc à faire de telles femmes qui ne s'intéressent à moi que pour ce que je représente et les avantages qu'elles pourraient en tirer ? Je ne veux pas que l'on m'utilise. Je règnerai en totale souveraineté, sans contraintes. » Il leur préférait les corps aux formes généreuses – tranchant avec la maigreur en vigueur à la Cour – des femmes du Peuples : actrices, danseuses, filles de boulanger... Il aimait à sortir incognito dans Elbêröhnit afin de dénicher une perle rare, se faisant passer pour fils de riche bourgeois promis à un grand avenir industriel, promettant monts et merveilles à ses proies pour les amener à s'offrir à lui. Et elles écartaient les cuisses, et il pénétrait en elles. Il se sentait alors totalement libéré de tout le poids de l'étiquette de Cour, de la dictature de l'apparence. Il était en paix, libre.


- Majesté, dit la fille du Duc de Beneline, Athénaïs Ambroisies de Beneline. Je vous présente mes respects.
- Mademoiselle de Beneline, vous voilà rentré du Bélière-et-Lande, dit-il en baissant les yeux mais en ayant le ton le plus monocorde possible, afin de paraître intimidé ou désintéressé, c'est selon.
- Oui, Majesté. Beneline se transforme beaucoup... c'est une jolie ville et j'aime beaucoup m'y promener, le soir, sur les quais du port. Mais mon père souhaite que je vienne à Elbêröhnit parfaire mon éducation... il se peut que je reste... plusieurs années.
- Nous serons heureux de vous accueillir au Palais, je suis persuadé que votre père ou le Chancelier auront à cœur de vous aménager des appartements. Mes respects à votre mère, bonne journée.
- Euh... je vous remercie de votre bonté, Majesté.

La fille du Duc de Beneline l'avait troublé. Ce n'étaient pas tant ses seize ans qui lui donnait sa vie et son souffle d'innocence, la capacité à atteindre son cœur endurci à devenir insensible, que les deux ans passés loin de la Cour qui lui avaient permis de conserver une fraîcheur des plus rares au Palais. Elle, semblait déçue de n'avoir pas retenu plus longtemps l'attention du Prince Héritier.

- Vous perdez votre temps, ma chère... notre futur Empereur est atteint par le « vice morvandois »... il aime les hommes.
- En êtes-vous certaine, Mademoiselle de Gloisse ? Il n'a pas l'air...
- Comment pourrait-il en être autrement ? Il a dix-huit ans et il a toujours refusé mes propositions depuis deux ans alors que j'ai désormais vingt-et-un printemps, n'a encore chevauché aucune des nombreuses femmes dont ce Palais regorge... pas même une servante. Pas mêmes les plus grandes salopes de la Cour.

Le Prince sourit... puis rit franchement et de bon cœur, une fois éloigné et tout-à-fait seul. Il s'amusait de ces rumeurs finalement... « Qu'ils parlent, s'expriment sur mon compte. Qu'ils colportent ma soi-disante homosexualité, qu'il rapportent que je suis idiot, qu'ils me disent sans compétences, qu'ils m'affirment sans idées. Leur surprise n'en sera que plus grande lorsque j'accèderai au pouvoir. Je ne suis pas mon père. Ils le verront ! »
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