[RP2] Un coup pour rien

Nombre de messages : 77 Age : 84 Date d'inscription : 13/02/2007

L'opération avait été minutieusement préparée depuis bientôt un mois parmi tous les militants de Beneline. Justement, il y a un mois s'était fondée en secret la Confrérie patriotique eslagnaise, rassemblant des militants patriotes eslagnais, indépendantistes ou autonomistes, mais tous tendus vers un but : le respect de l'identité culturelle eslagnaise et le droit à leur libre-administration, tentant ainsi de retourner les principes et idéaux de la Grande Révolution contre les Belondaures eux-mêmes, alors qu'ils étaient si prompts à s'en parer dans toutes leurs actions, l'Empire n'étant que l'héritier de celle-ci, à mi-chemin entre la Royauté et la République.

Mais ce soir il ne s'agissait pas de membres de la Confrérie patriotique eslagnaise. En effet, elle était perçue de manière bien négative par une partie des militants régionalistes eslagnais. Trop molle, trop consensuelle, trop inactive. Non, une partie était prête à engager l'épreuve de force. Ils s'étaient rassemblés dans un petit groupuscule d'une centaine de personnes pas plus. Mais une centaine de personnes déterminés, prêts à mourir pour leur patrie. Enfin, leur patrie... pour les Belondaures, l'Eslagne n'existait pas et leur patrie était le Belondor. Justement, eux, prêts à mourir pour l'Eslagne, ils refusaient de l'admettre. Le Belondor ne serait jamais leur Patrie. Ils avaient donc fondé l'Armée nationale eslagnaise. Les services secrets belondaures s'amusaient d'ailleurs de ce nom, car si l'on ne prenait que les premières lettres de chaque mot cela faisait tout simplement penser à un animal peu connu pour son intelligence (bien que ce ne fut là qu'injustice envers cette pauvre bête, certes obstinée, mais fidèle et relativement maligne).

Mais ce soir, se l'étaient jurés les membres belliqueux de l'Armée nationale eslagnaise, les Belondaures ne riraient pas.

Le cortège du Préfet du Bélière-et-Lande Antoine Villiers était là. Enfin à l'heure pour l'opéra. Il était accompagné de sa femme. Un problème de conscience ? Non, aucun pour Andrée, perchée sur un des toits de la rue, face à l'opéra. Oui, Andrée, une femme. Elle s'engageait pour ce qu'elle considérait comme sa seule et unique Nation : l'Eslagne. C'est elle qui allait donner le signal aux trois hommes qui l'accompagnaient et étaient chargés de faire feu sur le cortège, pendant qu'un autre ferait en sorte que la bombe placée sous la voiture explose. Cet autre était une femme. La jolie jeune femme, car elle était jolie, traversa facilement les filtres de sécurité, sifflée qu'elle fut par les forces de l'ordre. Erreur, elle fit semblant de trébucher et de faire tomber son chapeau. Et alors que quelques policiers accouraient afin de l'aider à se relever, elle activa le mécanisme placé sous la voiture, tandis que le cocher avait été le plus prompt pour la relever. Elle avait réussi.

BÂÂÂM !

L'explosion retentit avec force, explosant toutes les vitres de la rue, déchirant les chairs.

- ¡ Fuego !

Les terroristes eslagnais tirèrent. Ils firent mouche à de nombreuses reprises avant de déguerpir. Aucune pertes parmi leurs rangs. Dix-huit côtés belondaure, sans compter la trentaine de blessés. Mais s'ils avaient tué Madame l'épouse du Préfet, Monsieur le Préfet était indemne.