Messe de Minuit du 5 Constantine

En ce soir de fête, nombre de citadins avaient fait le déplacement jusqu'à la Cathédrale Saint Sixte-de-Grande-Puissance où devait officier Son Excellence Révérendissime Louin-Phillin du Therine ; en effet, le 5 Constantine célébrait la naissance de Saint-Bézoar et comme chaque année, la Famille Impériale traversait Elbêröhnit en vue de communier sous les bonnes auspices. Grâce à l'Edit instaurant des jours fériés, les citoyens avaient pu profiter de ce jour en famille et se rendre ainsi à la messe de minuit.
Devant le nombre plus qu'important de personnes attendues, le Primat avait sommé que les places soient attribuées de façon nominatives, aux représentants de la Famille puis de la Cour Impériale, ainsi qu'aux membres du Gouvernement, aux dignitaires de l'Empire et aux grands hommes qui avaient pou habitude de suivre les cérémonies ordinaires ; enfin, le reste des places étaient attribuées à celles et ceux qui étaient arrivés les premiers et attendaient donc devant le parvis, tandis que les clercs emplissaient en compagnie des gardes impériaux l'antéglise.

Alors que nombre de hauts représentants politiques et militaires avaient pris place, la procession impériale fit son apparition au croisement de l'avenue de l'Empire, et remontait sous les cris et applaudissements populaires, le peuple scandant le nom de l'Empereur et de sa femme. Malgré l'heure tardive, le froid saisissant et le travail qui attendait ces dizaines de milliers d'elbêröhnitois, la vue de Sa Majesté Impériale et de ses proches réchauffa les coeurs et rappela ainsi la fraternité attendue par la zorthodoxie. Il fallut ainsi cinq minutes au carrosse pour parvenir jusqu'au massif occidental de la Cathédrale et tout autant pour que les membres de la Famile Impériale puissent descendrent de leur voiture et parvenir jusqu'à la nef déjà bondée.

A leur entrée, tout le monde se leva et le silence se fit, tandis que le froissement des habits et les pas marqués absorbés pour partie par le tapis rouge déroulé entre les rangées de bancs en bois. Son Altesse Royale et Impériale Monseigneur Phillipus-Alexandrum de Temararien, oncle de l'Empereur reçut ce dernier et le plaça, tandis que le Primat rejoignait le choeur où patientaient nombreux de jeunes gens du séminaire servant de choeur pour la messe.

Quand tout le monde fut correctement placé, Son Excellence Révérendissime Louin-Phillin du Therine ouvrait ses bras afin de recueillir l'attention de tout le monde et débuta sa messe en saluant l'assemblée avec déférence et respect. Bien évidemment, son regard portait vers les membres de la Famille Impériale plus que pour le reste des personnes présentes, mais il cherchait à rassembler toutes les personnes qui avaient pu rentrer au sein de la Cathédrale et il parlait assez fort pour qu'avec de la chance, on puisse l'entendre de l'extérieur.

Son discours dura une trentaine de minutes, puis se termina par l'intervention du choeur de garçons du séminaire reprenant les plus beaux chants afin de célébrer la naissance de Saint Bézoar ; dès lors qu'ils eurent fini, le Primat intervint de nouveau en vue de rappeler les principes fondateurs de l'Eglise zorthodoxe et l'importance de suivre les communions telles que cette messe de minuit, remerciant tous ceux qui avaient fait le déplacement et saluant la dévotion de ceux qui patientaient depuis plusieurs heures dans le froid, gardant leur calme et appréciant à sa juste valeur cette journée gracieusement rendue fériée par Sa Majesté Impériale.

Lorsqu'il eut fini, il remercia chaleureusement la Famille Impériale et tous les dignitaires de l'Empire pour être venus, tandis que ces derniers quittaient, dans le plus grand calme et suivant le protocole, la Cathédrale.

La messe de minuit, semblable à celles qui avaient lieu partout sur les terres où soufflait le vent zorthodoxe, était la preuve que la foy était plus que jamais nécessaire pour conserver les âmes loin de la débauche, du chaos et de la guerre.