Une conférence après l'autre...

Ségolaine Royel discutait beaucoup dans les salons... elle allait dans des salons où étaient émises de multiples et diverses idées, mais de tous, le 12, Boulevard de Lhugos était son préféré, car il rassemblait les plus proches d'elle-même. Aujourd'hui, elle discutait avec un aristocrate d'Ancien Régime et un universitaire. Tous deux étaient acquis aux idées libéraux et prêts à soutenir le régime qui permettrait d'établir ces idées. Elle leur détailla un peu plus sa pensée :

- Notre liberté à nous, doit se composer de la jouissance paisible de l'indépendance privée. Alors que l'Empire est censé être la souveraineté nationale couronnée, il n'en est rien de fait. L'Empereur se conduit comme s'il était un monarque absolu de droit divin et sans constitution... tout est perdu ; il ne reste rien pour nous. D'ailleurs lors de son discours aux délégations officielles il a parlé de réformer ce régime... de le parachever ! Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Nous n'en savons rien, et avant de critiquer je suis surtout curieuse. De plus, plusieurs problèmes se posent...
Perdu dans la multitude, l'individu n'aperçoit presque jamais l'influence qu'il exerce. Jamais sa volonté ne s'empreint sur l'ensemble, rien ne constate à ses propres yeux sa coopération. Et en même temps les progrès de la civilisation, la tendance commerciale de l'époque, la communication des peuples entre eux, ont multiplié et varié à l'infini les moyens de bonheur particulier.
Il s'ensuit que nous devons être bien plus attachés que nous ne le sommes actuellement et que l'on nous a habitué à l'être, à notre indépendance individuelle ; Le but d'un régime libéral est la sécurité dans les jouissances privées ; et il nomme "liberté" les garanties accordées par les institutions à ces jouissances.

A cela, il ne peut y avoir pour moi d'institutions qui ne garantissent les libertés. La Déclaration des Droits et Devoirs de l'Homme et du Citoyen ne le fait pas suffisament, ce qui est logique puisqu'elle est l'oeuvre d'un pouvoir autoritaire. Lors du rétablissement de l'Empire, les institutions étaient plus libres qu'actuellement ; il y avait même un embryon de parlementarisme. Les évènements ont fait qu'il a été discrédité d'autant que le Belondor assailli de tous côtés devait avoir un pouvoir fort, et je l'admet... Mais aujourd'hui nous sommes en paix.
La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qui date de la Grande Révolution est apte à protéger ces libertés et c'est elle que nous devons défendre, tout en adaptant ces principes aux spécificités du Belondor.
Pour moi, le régime politique ne peut être autre : un Chef de l'Etat qui règne et gouverne directement et sans chef du Gouvernement, - celui-ci ne servant à rien - le Gouvernement serait alors nommé par lui, mais il doit être responsable pénalement. Le Parlement doit voir ses pouvoir étendus et être reconnus, le Parlement n'a pas besoin de pouvoir renverser le Gouvernement si l'Empereur ne peut le dissoudre et si la hiérarchie des normes est revue (celle-ci donne tout pouvoir à l'Empereur actuellement !). En outre, si veto de l'Empereur il peut y avoir, le Parlement doit pouvoir le lever par un contre-veto. Les magistrats doivent être inamovibles, les libertés garanties. Mais ne doivent pouvoir être électeur que ceux qui sont avisés... les citoyens ayant les capacités de voter correctement et de faire des choix éclairés, afin d'éviter les dérives d'un régime dictatorial. Le régime ne peut être issu que de la souveraineté nationale, mais celle-ci ne doit pas être populaire : la Nation n'est pas le Peuple, elle est plus que cela, elle est la volonté générale des gens éclairés.
C'est à ce prix que l'on aura un Gouvernement attaché aux libertés.