Prestation de serment des délégations officielles (IIIème)

Le Vicomte de Razard avait envoyé un message de soutien aux rares manifestants qui au pied du Palais, une centaine de mètres sous leurs pieds en quelque somme, combattaient pour la démocratie, l'égalité et la liberté. Ils s'étaient fait bien moins nombreux qu'il y a plusieurs mois... ils étaient alors des dizaines de milliers. Aujourd'hui ils n'étaient que deux ou trois cents...
Quelque peu désabusé et dégoûté par ce cérémonial alors que l'on opprimait la démocratie peu loin d'ici, il s'avança tout de même :

- Moi, Vicomte Dilomen-Pratrique Garenberd de Razard, fait Député de la Diète par la Volonté Divine de Sa Grandissime Majesté Impériale, du Peuple et la Providence, je jure fidélité et obéissance à l'Empereur et à la Constitution.

Il se retira sans un geste de plus.

Le jeune Antonius ,qui avait lui aussi apporter un message de soutien aux manifestants qui combattaient pour la democratie,fut tres impressioné par l'envergure de cette ceremonie mais il s'avanca et dit:

-Moi,Antonius Gainotus, fait Député de la Diète par la Volonté Divine de Sa Grandissime Majesté Impériale, du Peuple et la Providence, je jure fidélité et obéissance à l'Empereur et à la Constitution.

Ce fut finalement au tour de Ségolaine Royel de prêter serment face au tyran, qui refusait toute les réfomes constitutionnelles, et allait jusqu'à intimider le peuple en faisant une démonstration de force militaire pour l'obliger à ne pas réclamer ses droits légitimes...

- Moi, Ségolaine Royel, faite Député de la Diète par la Volonté Divine... de... de... Sa... Gran-dissime... Majesté Impériale, du Peuple et la Providence, je jure fidélité... et obéissance à l'Empereur et à la Constitution.

Les hésitations avaient été remarquées... la Cour jasait c'était la première fois qu'un député montrait autant son aversion à prêter serment. Serait-ce le début d'une fronde se disait-on ? Royel se retira, un petit sourire aux lèvres.

L'Archiduc de Quentrum, fit son entrée, il s'arrêta devant l'Empereur ce mit en position et dis les mots qu'il convient de dire.

"Moi, Archiduc François-Antonin de Mérolée de Quentrum, fait Membre Cour Suprême Impériale par la Volonté Divine de Sa Grandissime Majesté Impériale, du Peuple et la Providence, je jure fidélité et obéissance à L'Empereur et à la Constitution"

Le baron de Monterel s'avança à son tour.

"Moi, baron de Monterel, Consul de la Couronne par la suprême volonté de Sa Grandissime Majesté Impériale, je jure pleine & entière fidélité à Sa Personne, pleine & entière soumission et obéissance à mon Souverain et Maître, l'Empereur."

Tout le monde avait prêté serment officiellement. Les prestataires se rangèrent de nouveau par ordre de leurs délégations, afin de ne pas manquer à l'écoute du discours que devait tenir Sa Majesté Impériale et Royale.
Sa Majesté attendit donc que chacune et chacun ait pris place dans sa délégation avant de S'exprimer pour tous - y compris les spectateurs de la Cour Impériale présents dans la Salle du Trône. Faisant signe au Duc de Beneline, Premier Consul désormais, mais toujours Grand Chambellan du Palais Impérial de bien vouloir Lui passer la feuille de Son discours, celui-ci s'exécuta. Le silence alors retomba et Sa Majesté regardant chacun des prestataires - L'Héritier était présent pour la première fois - commença à parler :

- Votre Altesse Héritière, Votre Altesse Royale et Impériale, Vos Altesses Impériales Monarquiales, Excellences, Dames, Sieurs,
Aujourd'hui, si vous êtes réunis au Palais Impérial Ceronine II afin de M'exprimer votre attachement le plus solennel, le plus formel, au travers de votre prestation de serment qui fait que vous avez juré obéissance à la Constitution et à Moi-même, au Peuple, à l'Empire et à la Dynastie. Le Belondor a bien grandi depuis la restauration de l'Empire voilà un peu plus de trois ans désormais. En cette quarante-huitième année de Mon règne, après la mort de Mon Père, Je vois aujourd'hui un Belondor plus fort, plus respecté, plus solide, qui a été capable de concilier l'Ordre, l'Autorité et la sécurité avec la Justice et l'Egalité. L'Empire que J'ai fondé à nouveau montre qu'il est puissant, solide, fort et respectable. Le Belondor est redevenu la Nation qu'elle méritait d'être, une Nation qui est un pilier de l'Ordre international.
Mais l'Empire ne peut reposer sur la seule puissance, la seule gloire militaire et diplomatique... car il est une gloire qu'aucun État, aucune Nation, aucun Peuple n'a encore réussi à atteindre. Cette gloire c'est l'extinction du paupérisme. J'ai la volonté de parvenir à conquérir cette gloire. Et pour y parvenir il nous faut parvenir à une moralisation du capitalisme, non pas que ce dernier soit immoral, mais que si Nous n'y prenons pas garde il pourrait bien le devenir par les travers qu'il engendre. Par ailleurs, comment aujourd'hui se dire zorthodoxe si l'on ne tente pas de tout faire pour éteindre le paupérisme, pour détruire les maux de la société ; comment rester fidèle à nos idéaux zorthodoxes à ce moment-là ? Les Dieux sont essentiels à la société certes, mais l'on ne peut bâtir celle-ci qu'autour de l'homme.
Depuis la restauration de l'Empire, J'ai vu nombre de gens aisés devenir riches, nombre de gens riches devenir très riches, nombre de gens très riches devenir plus que riches. Cette réussite est bonne, essentielle, capitale. Mais elle ne doit pas se faire au dépend de Notre conscience aiguisée du social, des ouvriers, de leurs conditions de vie ; il Nous faut donc faire mieux désormais et les aider à améliorer leurs conditions de vie. L'argent, la croissance, le profit ne sont pas condamnables, ils sont même recommandables à condition que l'on n'en fasse pas des idoles. La recherche du profit oui... mais pas au prix de son âme ni au dépend des hommes. Car faire de l'argent au dépend des hommes, de ses compatriotes c'est le faire au dépend de sa Nation : c'est donc se conduire comme un être anti-nationaliste. Comme un traître.
L'État n'a pas pour mission de décider de toute l'économie, ni de l'organiser, et c'est bien ainsi car il échouerait. Rien n'est mieux que la libre-entreprise, l'économie de marché et le capitalisme pour parvenir à l'abondance et permettre à tous de s'élever et de s'enrichir. Mais le marché a des déficiences, et la plus grande et plus grave de toutes est qu'il ne favorise pas toujours l'intérêt national : il est même des fois l'opposant de cet intérêt. Le rôle de l'État est donc de faciliter cette orientation vers l'intérêt général, vers la prospérité nationale, vers une accumulation toujours plus grande des richesses pour la Nation, vers la concorde sociale et nationale.
Ces initiatives nécessaires à la Patrie, à l'Empire et aux Belondaures vous prendrez plaisir à vous y associer. Vous, hommes de progrès. Nous devons refuser toutes les idéologies préconçues, s'élever au-dessus d'elles et savoir prendre le meilleur de chacune pour assurer l'Ordre, la sécurité, la Justice, l'Egalité, l'Autorité et la Concorde. La Constitution est une œuvre du temps. Ainsi, la Liberté en tant que telle n'a jamais fondé une édification politique durable et pérenne si cette dernière ne se basait que sur ce principe. Celle-ci la couronne une fois que l'œuvre du temps réalisée au concours de l'Autorité, de l'Ordre et de la Justice est parvenu au bout de son chemin. Les pièges sont nombreux en face de Mon Gouvernement, mais il les relèvera, il les surmontera. Des concessions de principes, ou des sacrifices de personnes sont toujours inefficaces en présence de mouvements populaires ; un Gouvernement qui se respecte de doit céder ni à la pression, ni à l'entraînement de l'émeute. Je veux que Mon Gouvernement soit respecté. Il le sera, comptez sur Moi pour cela.
Je vous le disais, une constitution est l'œuvre du temps, et non le résultat d'une quelconque idéologie bien souvent incompatible par ailleurs avec les spécificités nationales du Belondor. En tant qu'Empereur des Belondaures, Je ne peux me permettre une quelconque vision idéologique du monde qui nous entoure. Si J'avais une idéologie, elle ne pourrait porter qu'un seul et unique nom : la Nation. Le plan que Je Me suis tracé vise à corriger les imperfections de Mon Gouvernement que le temps a révélées et à admettre les progrès compatibles avec Nos mœurs, Nos principes et – J'ose le terme – Nos idéaux. Car gouverner c'est profiter de l'expérience acquise et prévoir les besoins de l'avenir. Les modifications que je suis décidé à proposer sont le développement naturel de celles qui ont été successivement apportées aux institutions de l'Empire, dans le but de toujours renforcer la souveraineté nationale, populaire et impériale. Elles doivent d'ailleurs laisser intactes les principes si bien établis de la Démocratie Impériale et également laisser pures les pouvoirs que le Peuple M'a plus explicitement confiées et qui sont les conditions essentielles au pouvoir pour sauvegarder l'Ordre et la société. Des évolutions sont nécessaires, afin de rester fidèles à Nos valeurs, à Nos principes : Honneur, Sagesse, Gloire. J'entends affermir Mon Trône afin de laisser à Mon Fils un pouvoir fort, stable, digne et respecté qui assurera la pérennité de l'Empire, de la Dynastie et de la Nation. Mon Premier Consul sera chargé pour une part de Me seconder dans l'exécution de ces tâches. Néanmoins, J'ai dit l'année dernière que Mon Gouvernement voulait marcher sur un sol ferme, capable de supporter le poids du pouvoir et de la liberté. Par les mesures qui seront prises, Mes paroles se réaliseront, en achevant enfin le couronnement de l'édifice élevé par la volonté nationale.
Sur ce, hauts dignitaires de l'Empire, Je prie les Dieux qu'Ils vous aient en leur sainte et digne grâce et que vous puissiez ainsi M'aider dans la lourde tâche qui M'est assignée par les Dieux et le Peuple.

L'ensemble des personnes présentes applaudirent longuement comme il était de tradition, puis Sa Majesté Se retira sans dire rien de plus...

EX-LUDE : le discours a été prononcé dès maintenant pour des raisons de temps, mais ceux n'ayant toujours pas prêté serment sont invités à le faire.

Ce fut alors au tour du très contesté et meprisé Duc d'Origodes de prêter serment

-Moi, Antonel Chalon d'Origodes, fait Député de la Diète par la Volonté Divine de Sa Grandissime Majesté Impériale, du Peuple et la Providence, je jure fidélité et obéissance à l'Empereur et à la Constitution.