Promenade dans les jardins du Palais Impérial

Après le souper du soir, Sa Grandissime Majesté Impériale l'Impératrice était sortie de ses appartements faire une promenade, seule, dans les jardins illuminés du Palais Impérial. Ses suivantes étaient restées à l’intérieur à sa demande.

Les voici qu'elles bavardaient encore à propos de leurs amants. Voilà la seule chose dont toutes ces marquises, vicomtesse ou encore comtesses étaient capables... et elle ne supportait pas quand elles les entendaient glousser à son propos, à propos de son époux ; l'Empereur qui les rejoignaient quelque fois... Lui, s’entretenait toujours dans le Grand Salon avec quelques dignitaires militaires. Humant légèrement le parfum de rose, elle se pencha est en cueillit une dans ses mains.

Une douce main se posa alors sur son épaule, et elle n’eut aucun mal à reconnaitre son époux qui la prit tendrement dans les bras, marque d'affection inhabituelle chez l’Empereur, lui qui était tellement peu familier de ces choses d'habitude. Mais, les derniers événements les avaient énormément rapprochés et la perspective de perdre son époux au devant des énormes responsabilités terrifiait l’Impératrice qui même si elle ne le montrait pas en ressentait de l'inquiétude.

Elle se retourna et regarda, le regard si déterminé de son mari, son beau visage et ses cheveux si doux. Il semblait vouloir lui parler et cherchait encore ses mots. Amusée, elle lui souffla :

« Tu voulais me voir ? »

L'Empereur prit l'Impératrice par le bras et l'emmena loin des curieux. Ils se dirigeaient vers le Lac des Oies des jardins du Palais Impérial. Ce lac chargé d'histoire(s). En effet, que d'Empereurs ou de Rois du Belondor qui n'eurent pas des discussions ou des batifolages avec des Impératrices, des Reines... ou des maîtresses. Ce lieu était chargé d'émotion, pour l'Empereur. C'est là que la première Impératrice, Anabel, attrapa le rhume qui allait mettre fin à ses jours. Marchant côte à côte, en se tenant par le bras, dans le petits bois qui les séparaient du Lac des Oies, le Couple Impérial avançait tranquillement et doucement. Ces moments, seuls, loin de tout, des complots, des intrigues, des menaces de guerres étaient bien rares depuis qu'ils s'étaient mariés, il y a pratiquement un an, le 28 Kalamanine. L'Empereur, n'ayant toujours pas répondu à son épouse, il lui dit après quelques minutes :

- Oui... Je souhaitais te voir.

Mais il ne dit rien de plus à l'Impératrice. Celle-ci le chercha du regard pour qu'il poursuive, mais elle n'insista pas. Elle savait que lorsque l'Empereur, son époux, décidait de ne pas en dire plus, c'est que l'on ne pourrait pas le faire fléchir et qu'il attendait le moment opportun de continuer. C'est alors qu'ils arrivèrent au lieu de leur destination... Alaïena se retourna, et elle vit les ombres des Gardes Impériaux suivre tout de même leurs pas, quelques cent mètres plus loin. Mais qu'importe, ils étaient loin. Le Lac des Oies éblouissait toujours l'Impératrice par son calme et sa splendeur, ses nénuphars, les coassements des grenouilles, les jeux des oies, le léger vent des libellules... Elle regarda Nabelnine et vit qu'il sourit. Le Lac des Oies l'apaisait toujours. Prenant Alaïena par l'épaule, il lui dit :

- On m'a dit que tu étais fâchée contre moi... Pourquoi ? Qu'ais-je fais donc qui puisse te faire de la peine ou t'ennuyer ? Saches que je ne l'ai pas fait exprès si tel est le cas, et que tout est réparable...

L’Empereur lui avait pris la main et l’avait conduit dans son endroit préféré du parc ; le Lac des Oies était magnifique par son calme et sa splendeur, ses nénuphars, ses grenouilles, et cela l’apaisait de s'y rendre en compagnie de son époux. Malgré son regard triste, elle sourit à son mari qui la prit par l’épaule et lui demanda s'il avait fais quoi que ce soit qui put être responsable de son état. Ne voulant pas l’accaparer par de futiles histoires, alors que tout le poids du Belondor tenait sur ses épaules, elle préféra ne pas lui dire la vérité :

- Tu n’as rien fait de mal ! Tout va bien... Je suis juste un peu fatiguée...

Malheureusement, son époux la connaissait trop bien et il savait qu’elle lui cachait ses sentiments les plus profonds. Elle n’osa pas le regarder dans les yeux de peur de fondre en larmes et essaya de se contrôler ; mais c’était peine perdue, de fines larmes coulèrent le long de ses joues et Nabelnine les remarqua.

Ne pouvant pas lui mentir plus longtemps, elle lui avoua la raison de sa peine sans lever le regard sur lui. L’Impératrice savait bien que son époux n’était pas responsable de cette "tradition" et moeurs habituelles aux Souverains du Micromonde, mais cela lui faisait tout de même du chagrin de le voir partir comme en chasse de ses prochaines conquêtes :

- J’ai un peu de mal à supporter de voir et entendre toutes tes conquêtes dans ce Palais en train de se pavaner... de parler de leurs nuits avec l'"Empereur des Rois"... avec toi... et cela sous mon nez ; sans aucune gêne, ni retenue. Même si le protocole te le demande, ne pourrais-tu le faire plus discrètement ? Ne pourrais-tu les faire taire ?

Elle rougit et se maudit d’avoir laissé échapper l’intonation plaintive dans sa voix. A force de lire des romans sur l’amour unique entre deux personnes, elle oubliait que son épux était l’Empereur. Celui dont toute la noblesse féminine belondaure rêvait. Celui qu'elle avait épousé ; et dont, par cet acte, on l'enviait et la jalousait. Honteuse, elle se retourna et fixa au loin les ombres des Gardes Impériaux qui les attendaient, scrutant les environs...

L'Empereur ne trouva rien à répondre à ce que lui dit l'Impératrice. Le regard évasif il contempla le Lac des Oies. En y réfléchissant, il pensa que celui-ci portait mal son non. En effet, il s'agissait de cygnes et non d'oies et il ressemblait plus à un étang ou qu'à un lac... Prenant le bras de l'Impératrice, il commença à marcher autour de celui-ci, la tête baissée et embrouillée. Que le monde était cruel, que cette Cour Impériale l'était. Chacun ne pensait qu'aux petits avantages que l'on pouvait retir à obtenir ses faveurs, parce qu'il était l'Empereur, parce qu'il est le maître. Mais les hommes et femmes étaient faits ainsi. Rares sont ceux de valeurs et de compétences. Ceux-ci étaient d'une autre race, d'une autre espèce, d'un autre genre ; et leurs récompenses étaient infiniment plus graves mais plus symbolique de confiance.
Regardant son épouse qui grelottait avec la légère brise qui s'était levé, Nabelnine stoppa sa marche et lui demanda si elle souhaitait rentrer. Alors, qu'elle faisait un signe "oui" de la tête, il lui passa sa veste et ils revinrent vers le Palais Impérial, main dans la main, comme au début de leurs alliances... Ce geste, lui rappela leurs premiers rencontres ou entrevues en tête-à-tête. Quand il se faisait passer pour un simple soldat pour la retrouver ou qu’il lui envoyait fleurs et musiciens pour la divertir. L'Impératrice posa sa tête sur l'épaule de son époux ; et l'Empereur sourit, tandis qu'il rejoignaient leur escortes de Gardes Impériaux.
Silencieux jusqu'à leur retour dans le Grand Salon du Palais Impérial, l'Empereur et l’Impératrice se détachèrent ; après que le premier ait doucement embrassé sur la joue la seconde devant les yeux ébahis des courtisans et courtisanes. Cette marque d'affection - même d'amour -, rare devant les personnes ne faisant pas partie de la Famille Impérial eu comme conséquences des réactions diverses vis-à-vis des Souverains. On pouvait lire de la jalousie dans le regard de certaines courtisanes - qui un soir avait pu approcher l'Empereur au plus près sans que cela puisse se répéter - et qui essayaient tant bien que mal de se faire remarquer par Sa Grandissime Majesté Impériale. Mais celui semblait trop occupé à tenir -de nouveau - l'Impératrice par la main tandis qu'ils discutaient avec quelques généraux, en totale ignorance des envieuse de l'Impératrice. Les plus vieux soldats s’amusaient beaucoup de voir cela.
Soudain, l'Empereur se retourna, coupant brutalement cour à la discution avec les militaires, et embarqua l'Impératrice vers le Petit Salon où, suivi seulement du Grand Chambellan du Paais Impérial, le Duc de Beneline, il prit son épouse à part lui chuchotant à l'oreille "j'ai une surprise pour toi". Alors, il lui passa un bandeau noir sur les yeux. Puis, il la fit monter un escalier après avoir traversé d'innombrables couloirs, avant d'en redescendre de nouveau. Alors, il lui retira le bandeau des yeux et l'Impératrice vit. Elle vit l'Opéra du Palais Impérial Ceronine II entièrement décoré de fleurs ; et un orchestre sur scène. Au premier plan, le Consul de l'Echiquier le Baron Edmens de Mavinie, habillé en chef d'ochestre car telle était sa première profession, s'inclina et commença à jouer pour l'Impératrice dont les yeux brillaient de mille feux.

Ouverture de l'opéra :

http://www.chandos-records.com/mp3samples/PACO00801T01D02.wma

Entrée du Comte :

http://www.chandos-records.com/mp3samples/PACO00804T01D02.wma

Réponse du page :

http://www.pacificsoundcraft.com/recordings/2003-08-17-brian-leerhuber/02-Hai-gia-vinta-la-causa.mp3

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