En cette nuit du Primodine 1er Antonine 2710 au Mercadine 2 Antonine de la même année, l'Armée Impériale avait réveillé tous les ouvriers travaillant dans les usines de Cancraces... Plus de soixante mille personnes avaient pris la direction de leurs usines, alors que les troupes de la Ligue d'Augsbourg (Gélèbre et Matnal) n'étaient qu'à quelques 5 km au devant d'eux et qu'ils n'avaient esquissé aucun mouvement depuis 10 jours, ce qui avait permis à l'Armée Impériale de renforcer la Ligne Cancraces. Hulbert, ouvrier de 45 ans dans les nouvelles usines de la SNCM désormais dirigée par le Duc d'Origodes regardait les Lunes dépassant à peine des montagnes des Irénéis, situées à quelques quarante kilomètres au sud-ouest de Cancraces... si jamais la ville tombait, les Armées de l'Empire pourraient certainement mener une lutte de guérilla dans ces montagnes qui ont tant protégé l'ancien Royaume de Térèce, quand celui-ci luttait à l'époque contre le Belondor. Arrivé à son lieu de travail, les militaires leur ordonnèrent de s'arrêter. Un Major alors monta sur un camion et commença à parler avec un porte-voix :
- Ouvriers de l'Empire, l'ennemi n'est qu'à quelques kilomètres de nous. Il veut nous ravir notre liberté, mettre à bas notre idéal de "démocratie impériale" pour nous imposer une "monarchie parlementaire" ou une "monarchie absolue" dont nous ne voulons pas. Mais pire que cela, ils veulent nous prendre notre unité ! Regardez le Traité d'Augsbourg - des militaires distribuaient des tracts montrant le Traité d'Augsbourg - pour en avoir la preuve : ils ont comme projet de diviser notre Patrie en trois... la Très Grande Nation en trois ! Nous ne pouvons accepter cela ! C'est pourquoi l'Empereur Nabelnine Ier exige de chaque Belondaure, comme il en exige de lui-même, des sacrifices de la part des Belondaures. Aujourd'hui nous n'avons pas le choix, nous devons lutter et combattre jusqu'à la dernière sueur, la dernière goutte de notre sang.
C'est pourquoi nous vous avons réuni ici, car l'Empire exige de vous un sacrifice important, bien qu'il ne pourra jamais être aussi important que celui de nos soldats qui meurent pour nous. Les usines de Cancraces vont être démontées cette nuit, et délocalisées vers les centres industriels d'Izaleninelit, d'Origodes, d'Ecosient et d'Elbêröhnit. Là-bas, vous serez mieux défendus, mieux protégés et vos familles auront moins de chances d'être inquiétés par les combats. Vous serez logés ainsi que vos familles.
Un silence suivit ses paroles, puis très vite le brouhaha reflétant un mélange d'inquiétude, d'excitation, ponctuées par de la résignation. Le Major reprit alors la parole :
- Bien, messieurs... il est deux heures du matin. Vous avez jusqu'à huit heures du matin pour tout démonter en embarquer dans les camions. A neuf heures, on décampe tous pour arriver au plus tard vers quinze heures à Izaleninelit, vers midi pour Elbêröhnit et vers une treize heures pour les villes portuaires. Allez au boulot !
Ce qui firent de suite les ouvriers...